20 Minutes

La mère de la petite Fiona «aime trop les enfants»

Cécile Bourgeon n’a pas dit où est enterrée sa fille

- De notre envoyé spécial à Riom (Puy-de-Dôme), Vincent Vantighem

Depuis son incarcérat­ion, il y a trois ans, Cécile Bourgeon a « doublé de poids ». La mère de Fiona n’a pas hésité à l’assumer, mardi, à la barre de la cour d’assises de Riom où elle comparaît, avec son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, pour avoir porté, en 2013, des coups ayant entraîné la mort de sa fille de 5 ans.

Un cocktail de médicament­s

Antidépres­seurs, anxiolytiq­ues, neurolepti­ques… Chaque jour, l’accusée de 29 ans avale un cocktail impression­nant lui permettant de supporter le manque de drogues dures qu’elle a prises pendant dix ans. Et surtout la tentation du suicide. Sac sur la tête ou lame de rasoirs dans l’estomac, elle a essayé de mettre fin à ses jours « trois, quatre fois » en détention. « Pourquoi? » l’interroge abruptemen­t le président de la cour. « Je veux rejoindre ma fille. Elle me manque. Je n’ai pas su la protéger… » Une posture qui a évolué lorsque les avocats des associatio­ns de protection de l’enfance ont sorti leurs armes. Notamment la correspond­ance que Cécile Bourgeon a entretenue avec un autre détenu. Les points y sont surmontés d’un coeur, le mot « amour » fait office de signature. Marie Grimaud, l’avocate d’Innocence en danger, a lu la lettre dans laquelle l’accusée se projette sur sa sortie de prison et déclare qu’elle « aimerait bien être enceinte » car elle « aime trop les enfants ». Stupeur dans le public. Et colère dans le box des accusés. « Vous cherchez la p’tite bête, vous allez la trouver, lance la mère de Fiona. J’ai le droit d’être enceinte, je fais ce que je veux. J’ai des droits de citoyenne! » La cour préférerai­t qu’elle se souvienne de ses devoirs de mère. A commencer par le lieu où elle a enterré, nue, sans même un doudou, Fiona. Même lorsque son frère témoigne à la barre, elle ne lâche rien. En pleurs, Cécile Bourgeon martèle qu’elle a « donné tout [son] possible pour retrouver sa fille » et qu’elle ne « vit pas bien » cette situation. Il lui reste dix jours pour tenter de l’améliorer.

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L’accusée, âgée de 29 ans, a écrit qu’elle « aime trop les enfants ».

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