De vraies bêtes politiques
Le Parti animaliste veut défendre les droits des animaux
Depuis lundi, la France compte un parti politique de plus : le Parti animaliste. Ses sept fondateurs veulent « faire émerger la question animale en politique » et leur programme est axé uniquement sur la défense des droits des animaux. « Nous voulons adosser à la Constitution une charte de la protection animale et abolir la corrida et les combats de coqs », explique Hélène Thouy, avocate dans le civil et porte-parole du parti. Marc Giraud, vice-président de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), a assisté à la création du Parti animaliste lundi. « La France a dix ans de retard par rapport à d’autres pays », argue-t-il. Ainsi, aux Pays-Bas, le Parti pour les animaux, créé en 2003, a plusieurs élus au parlement. Le nombre croissant de végétariens et de végétaliens en France, l’émotion suscitée par la maltraitance envers les animaux domestiques et le choc provoqué par les vidéos d’abattoirs montrent que les Français sont sensibles au sort des bêtes. Mais le seront-ils au point de voter pour un parti qui place l’animal au centre de tout son programme ? « Nous ne présenterons pas de candidat à la présidentielle, mais aux législatives, explique Hélène Thouy. On sait qu’il sera très difficile à court terme d’avoir des élus, mais nous voulons avant tout sensibiliser l’électorat à la question animale et montrer aux autres partis qu’il faut entendre ces électeurs. » Quitte à s’allier avec un parti plus fort qui reprendrait à son compte leurs revendications? « Nous y réfléchirions au regard des valeurs fondamentales de notre parti », élude Hélène Thouy.
Manger moins de viande
« L’animal est un créneau politique qui a tendance à s’éparpiller », déplore Michel Fize, ancien chercheur au CNRS, auteur d’une biographie de son chien décédé et candidat à la présidentielle. « Toutes les structures qui prennent fait et cause pour l’animal sont a priori les bienvenues, mais il est évident que le Parti animaliste prône l’idéologie vegan », dénonce-t-il. Hélène Thouy, qui est aussi l’avocate de l’association L214 à l’origine des vidéos d’abattoirs, ne s’en défend pas : « Nous voulons réduire de 25 % à l’horizon 2025 la consommation de tous les produits d’origine animale », explique-t-elle.