Comédie sans indemnités
Trois agents de Pôle emploi sont menacés par le chômage
Faire rire avec le chômage, c’est la gageure que relèvent Alexandre Charlot et Franck Magnier dans Les Têtes de l’emploi. Les réalisateurs de Boule & Bill y décrivent la galère d’un trio d’agents de Pôle emploi menacés de perdre leur boulot parce qu’ils ont été trop efficaces. Franck Dubosc, Elsa Zylberstein et François-Xavier Demaison mènent la danse dans cette comédie grinçante. Ils sont tordants et attachants quand ils s’allient pour essayer de sauver leur travail menacé par un chef odieux.
Réalité décalée
« Notre film, c’est un peu La Loi du marché version comique », raconte Franck Magnier à 20 Minutes. On pense au film de Stéphane Brizé, mais aussi à Moi, Daniel Blake de Ken Loach face aux situations absurdes auxquelles sont confrontés les héros. « Nous n’avons pas voulu faire un documentaire, mais nous avons ancré les situations dans un réel juste un peu décalé », insiste Alexandre Charlot. Dubosc, génial à contre-emploi en père de famille psychorigide, mène ses camarades dans une quête tordante afin de créer de nouveaux chômeurs justifiant leur maintien à leurs postes. « Il y a vingt ans, on écrivait pour “Les Guignols” de Canal+. Aborder ce sujet nous a permis de renouer avec cette période tout en créant de vrais personnages qui ne sont pas des marionnettes », précise Magnier. C’est pour cela que le public se laisse prendre par leurs aventures tragicomiques. Le film mord à belles dents dans les abus d’un système injuste en croquant aussi des seconds couteaux savoureux. « Notre film est cruel mais humaniste. Nous gardons foi dans la solidarité entre les gens, même si nous égratignons les institutions », précise Alexandre Charlot.
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