L’extraterrestre
Surdiplômé, polyglotte, pilote de ligne, physique de gendre idéal... L’astronaute français Thomas Pesquet, qui va rejoindre l’espace, revient sur son parcours hors du commun.
Il s’appelle Thomas Pesquet, il a 38 ans, il est beau, intelligent et, ce jeudi, il décolle de Baïkonour (Kazakhstan) pour se rendre dans la Station spatiale internationale (ISS). Il y passera six mois pour réaliser des expériences (lire ci-dessous). Eh bien, bon débarras, car, même en orbite à 400 km de la Terre, le 10e astronaute français de l’histoire va nous énerver. Voici pourquoi.
Pas que de la chance
Thomas Pesquet était bon élève, évidemment. Grâce à son père professeur de maths et sa mère institutrice? « Il y avait entre nous une sorte de contrat moral : les résultats scolaires étaient bons, alors les règles n’étaient pas trop strictes. Mais nous savions qu’au moindre faux pas, ils interviendraient ! a-t-il raconté à L’Etudiant. Je leur dois beaucoup, ils m’ont donné des racines et des ailes. » Bac scientifique en poche, il intègre une prépa où il en bave un peu quand même : « Grâce à la rigueur exigée par ce cursus, j’ai pu prendre conscience de mes capacités », explique-t-il. Admis à l’école Supaéro de Toulouse, il découvre « qu’il y avait bien plus que les études qui pouvaient enrichir un parcours. J’ai fait beaucoup de musique. J’ai pratiqué la plongée, un peu de randonnée en montagne, du sport collectif… » Pendant que les étudiants banals font des soirées spaghettis-chichon en écoutant Bob Marley, Thomas Pesquet obtient son diplôme d’ingénieur aéronautique spécialité conception et contrôle des satellites en 2001, à 23 ans. « Convaincu que le rêve de devenir astronaute était impossible à réaliser », il se rabat sur pilote de ligne, « le deuxième plus beau métier du monde » (le premier étant goûteur de bières, bien entendu). Puis fait une première partie de carrière chez Air France. Modeste, il avoue avoir eu beaucoup de chance pour son recrutement à l’Agence spatiale européenne (ESA) : « Il faut effectivement un concours de circonstances car, en Europe, on sélectionne des astronautes une fois tous les quinze ans à peu près. » Toujours les mêmes qui ont du bol! Dans sa vie professionnelle, Thomas Pesquet est un exemple. Il ne « remet jamais au lendemain ce qu’il peut faire le jour même », il parle six langues et, surtout, il profite de cette mission « pour faire passer des messages positifs. Si on peut dire aux jeunes qu’il faut bien travailler à l’école, pour soi, la mission sera déjà réussie. » Pour son départ, il est prêt, évidemment : dernier dîner avec sa femme, check, valise, check, et même procuration pour l’élection présidentielle, check.
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