A deux roues du Havre
Un itinéraire cyclable continu le long de la Seine est en projet
Notre-Dame de Paris-Le Havre à vélo, en longeant les méandres de la Seine. La balade pourrait être jolie. Les territoires traversés et les associations de vélotouristes y croient en tout cas dur comme fer et consacrent, ce mercredi à la préfecture de Seine-Saint-Denis, une journée-débat à ce projet de véloroute de 430 km. Son nom est a priori trouvé : La Seine à vélo, son ouverture pourrait se faire à l’horizon 2020. « 47 % du trajet est d’ores et déjà praticable, précise d’ailleurs Cécile Duguet, urbaniste chef de projet à l’IAU (Institut d’aménagement et d’urbanisme) d’Ile-de-France. Mais ce sont uniquement des tronçons. Il n’y a pas d’itinéraire qu’un cycliste peut aujourd’hui parcourir de bout en bout. » N’allez pas non plus imaginer 430 km de pistes cyclables en bord de Seine. « Il faut proposer un itinéraire jalonné [fléché] et sécurisé, où l’on roulera parfois en berge de Seine, parfois sur une voirie accueillant un faible trafic. » La Seine-Maritime a de l’avance. La continuité de l’itinéraire y est quasi déjà assurée. Contrairement au département de l’Eure où beaucoup d’aménagements restent à faire. Dans les Yvelines, la situation est contrastée. A Chatou, Croissy, Le Vesinet, Le Peck, il n’y aura pas grand-chose à faire : ces communes ont déjà leurs berges de Seine aménagées pour les vélos. L’itinéraire n’est pas toujours non plus arrêté sur certains tronçons franciliens. « Faut-il emprunter, sur une partie du parcours, l’Avenue verte London-Paris*, qui existe déjà et passe dans le Val-d’Oise, ou créer un circuit propre qui resterait le plus proche possible de la Seine? » interroge Agathe Daudibon, chef de projet au sein de l’association Départements et Régions cyclables, qui accompagne le projet. C’est à cette question, notamment, que la journée de débats de ce mercredi tâchera de répondre. « Pour obtenir le label, il faut aussi prévoir des services à destination des cyclistes le long du parcours, indique Cécile Duguet. Des vendeurs-loueurs et des réparateurs de vélos, par exemple, ou des offres de restauration et d’hébergement. » Derrière La Seine à vélo, de fortes retombées économiques attendues pour les territoires traversés sont attendues. Dans la vallée de la Loire, la véloroute qui permet de rejoindre le Cher à l’océan Atlantique, a généré, en 2015, 29,8 millions d’euros. * Outre London-Paris (400 km), il existe actuellement une autre véloroute au départ de Paris : la Véloscénie, entre la capitale et le Mont-SaintMichel (450 km).
« Il faudra prévoir des services pour les cyclistes le long du parcours. » Cécile Duguet, urbaniste