« C’est un hommage aux élus locaux courageux »
Elle réalise « Qu’est-ce qu’on attend ? »
Ungersheim, ville du Haut-Rhin, a entamé une transition écologique qui lui a permis de devenir presque totalement autonome en énergie et en alimentation. C’est pour montrer que cette transition est possible, ici et maintenant, que la journaliste Marie-Monique Robin, auteure du Monde selon Monsanto, est allée tourner son premier film pour le cinéma à Ungersheim. Qu’est-ce qu’on attend? sort en salles ce mercredi. Pourquoi avoir fait d’Ungersheim le sujet unique de votre film ? J’ai fait le tour du monde pour mon documentaire précédent, mais ce qui se passe dans cette petite ville française de 2 200 habitants est unique au monde. Ils ont mis en place un programme de transition qui, au début, était plutôt social, puis qui s’est orienté vers l’écologie à partir de la mise en place de panneaux solaires sur le toit de la piscine municipale. Le personnage principal de votre film est le maire du village. C’est son action qui a été décisive pour faire basculer les comportements ? Le rôle des élus locaux est sous-estimé. C’est parce que le maire a su convaincre et être pédagogue que ça a marché. Il parvient à mettre d’accord des gens qui n’avaient pas des positions conciliables à la base, par exemple des agriculteurs intensifs et des bio. Je voulais que ce film soit un hommage aux élus locaux inspirés et courageux, et également qu’il montre que nous avons besoin de politiques au sens noble. Le maire d’Ungersheim assure que c’est en montrant l’exemple que l’on convainc, mais ce qui se passe dans une petite ville de 2 000 habitants est-il reproductible à l’échelle d’une grande ville ou d’un pays ? Bien sûr ! On peut faire exactement la même chose dans une grande ville. Toronto, au Canada, peut couvrir 60 % de ses besoins en denrées périssables grâce à son programme d’agriculture urbaine. Pourquoi ne pas imaginer des panneaux solaires sur tous les toits de Paris et des éoliennes en ville ? Il faut juste une vraie volonté politique.