20 Minutes

Dessine-leur de l’espoir

Une artiste peintre égaie le service pédiatriqu­e de l’hôpital Necker

- Oihana Gabriel

Son bleu de travail, tacheté de peinture, fait sourire les soignants. Depuis mai, Edith Baudoin s’échine avec ses pinceaux et son imaginatio­n à apporter un peu de rêve dans un service où les enfants sont entre la vie et la mort. Grâce au soutien de l’associatio­n Main dans la main, elle réalise des fresques colorées et poétiques dans chaque chambre du service de réanimatio­n pédiatriqu­e de l’hôpital Necker-Enfants malades de l’APHP (15e). « Dans le couloir, j’ai imaginé des moyens de transport : montgolfiè­re, bateau, cheval… », détaille l’artiste.

Détourner l’attention

« Après livraison, les bâtiments de l’hôpital étaient plutôt austères, reconnaît Sylvain Renolleau, chef de service. Ces fresques sont très esthétique­s. Et bien pensées : Edith a peint tous les plafonds, la seule chose que les enfants immobilisé­s voient pendant des semaines. » En tant qu’ancien clown à l’hôpital, la comédienne connaissai­t déjà bien ces services pédiatriqu­es, tout comme « l’importance de l’humour et les façons de détourner l’attention des enfants ». Ses dessins sont effectivem­ent un outil formidable pour que les enfants se concentren­t sur l’énorme baleine au mur pendant les soins. Graziella, éducatrice, s’amuse, elle, « chaque matin, à chercher une nouveauté sur les murs ». « Le projet a complèteme­nt changé l’identité du service, assure Olga, psychologu­e. Et les parents nous en parlent beaucoup car ça remet un peu de vie, de beau, dans un moment où le temps s’est arrêté. C’est très difficile de se projeter dans le futur quand son enfant est aussi mal, mais, grâce aux fresques, certains disent qu’ils ont envie de leur faire découvrir la mer ou l’Australie! » Chacun se projette dans les dessins. « A chaque fois que je croise les canards dans le couloir, je retrouve le sourire, confie Rhudy, devant la chambre où sa nièce Emma est hospitalis­ée depuis deux mois. Même si on est à l’hôpital, on a un sentiment de sécurité, d’être dans un cocon. Et Emma, quand elle a découvert l’arc-enciel au plafond, nous a dit qu’il allait la protéger. » Le projet, qui devrait s’achever fin décembre, a pris plus de temps et d’énergie que prévu mais, « toute cette expérience m’a confirmé l’importance de l’humain dans les hôpitaux », assure Edith Baudoin.

 ??  ?? Les fresques d’Edith Baudoin élargissen­t l’horizon des patients.
Les fresques d’Edith Baudoin élargissen­t l’horizon des patients.

Newspapers in French

Newspapers from France