Une succession qui divise
Le maire démissionnaire a déjà désigné son remplaçant
On vote, samedi, à Saint-Denis. Rien à voir avec la primaire. La troisième ville d’Ile-de-France doit se choisir un nouveau maire à la suite de la démission surprise, le 27 septembre, de Didier Paillard (Front de gauche), après douze années à la tête de la municipalité. L’élu n’évoque pas de problèmes de santé, mais l’envie que « de nouvelles énergies (…) puissent s’exprimer ». Mais ce ne sont pas les Dionysiens qui voteront. Le nouveau maire sera élu par les seuls conseillers municipaux. Sauf coup de théâtre, Laurent Russier, 43 ans, adjoint au maire et président du groupe Front de gauche à Saint-Denis, lui succédera. Didier Paillard veut que cela soit ainsi. Dans l’opposition, on regrette une décision prise « dans le meilleur des cas par quinze élus communistes réunis en conclave », indique Corentin Duprey, élu PS. Ce qui n’est pas une première à à Saint-Denis. En 1993, Patrick Braouezec avait pris les rênes de la ville, choisi par Marcelin Berthelot, qui venait de démissionner en plein mandat. De la même façon, Didier Paillard a succédé à Patrick Braouezec en 2004. « Nous aurions pu consulter les concitoyens qui ont fait campagne avec nous, voire l’ensemble de la population », imagine Philippe Caro, conseiller qui a pris ses distances avec le groupe Front de Gauche. De plus, « la logique aurait été de choisir Florence Haye, la première adjointe, estime Corentin Duprey. Là, on choisit le 12e adjoint, inconnu de la population. » Philippe Caro pointe l’incapacité de Laurent Russier à maintenir l’unité dans le groupe Front de gauche de Saint-Denis, qu’il préside, et qui a « perdu en quelques mois six élus après des désaccords ».
Le PS « prépare un coup »
L’élection de Laurent Russier pourrait même accroître les dissensions dans le camp de Didier Paillard, dit-on. « Florence Haye et David Proult, adjoint à l’éducation, auraient été intéressés par le poste », croit savoir Corentin Duprey. Madjid Messaouedene (Front de gauche) balaie les rumeurs et assure que tout va bien dans son camp : « Aucune voix de la majorité ne manquera à Laurent Russier. » Enfin si, au moins celle de Philippe Caro, qui compte se présenter. Le groupe PS aussi « prépare un coup », mais n’en dit pas plus à ce jour.