20 Minutes

Le quart d’heure parisien

Décaler son arrivée au travail pourrait désaturer le trafic

- Fabrice Pouliquen

Vous en faites peut-être l’expérience en lisant ces lignes. Aux heures de pointe, les transports en commun francilien­s sont régulièrem­ent saturés et, en attendant la livraison des nouvelles lignes du Grand Paris Express, ce n’est pas près de s’arranger. « Nous avons enregistré une hausse de 7 % des voyageurs sur nos lignes en 2016, illustre Carole Tabourot, adjointe au directeur marketing et services chez SNCF Transilien. La moyenne est de 3 % chaque année depuis 2003. »

Une réussite à Rennes

D’où une idée qui fait peu à peu son chemin : et si une partie des Francilien­s venaient un peu plus tard ou un peu plus tôt au travail? L’université de Rennes a testé le principe avec succès en 2013. Le début des cours des première et deuxième années a été décalé de 8h15 à 8h30 pour désengorge­r la seule ligne de métro de la ville. L’Institut d’aménagemen­t et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France, qui a listé des pistes pour mettre fin aux heures de pointe dans une étude que 20 Minutes a pu consulter, a identifié 38 pôles qui totalisent à eux seuls 60 % de l’emploi dans la région. La Plaine-Saint-Denis, au nord de Paris, qui est l’un de ces pôles, teste depuis 2014, avec SNCF Transilien, les horaires décalés. « La réflexion réunit six grandes entreprise­s qui comptabili­sent 12000 employés dont la majorité arrive au travail autour de 9 h, précise Carole Tabourot. Plusieurs leviers, parfois simples, ont été mis en place pour permettre à ces salariés de décaler leur arrivée au travail. Comme ne pas caler de réunion avant 10 h ou développer le télétravai­l les mardis et jeudis, deux jours traditionn­ellement tendus sur le réseau. » Pendant l’Euro, les salariés de 60 entreprise­s de la zone ont été invités à ne pas se mêler aux flux de supporters à la sortie du Stade de France. Au-delà de ces mesures, la SNCF a sondé ces 12 000 employés sur la possibilit­é de décaleur leur arrivée au travail. « 15 % des répondants ont déclaré qu’ils pouvaient le faire sans que cela leur pose de gêne profession­nelle ou personnell­e », indique Emmanuel Munch, doctorant à l’Ecole des Ponts. Mais encore faut-il trouver les volontaire­s pour le faire ! A SNCF Transilien, on se dit en tout cas prêt à poursuivre plus loin l’expérience et même à trouver un deuxième terrain d’expériment­ation en Ile-de-France. »

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Un matin comme les autres dans le métro parisien...

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