Avec le chandelier dans un salon de massage ?
Deux ex-prostituées sont jugées pour le meurtre d’un proxénète
Deux anciennes prostituées et le père de l’une d’entre elles doivent comparaître pour meurtre et complicité, à partir de ce jeudi, devant la cour d’assises du Morbihan, à Vannes. Ils sont accusés d’avoir tué un proxénète dont le corps a été retrouvé dans une valise par deux plaisanciers naviguant, le 13 juillet 2011, dans la rade de Lorient (Morbihan).
Une clé pour seul indice
Après un mois dans l’eau, le cadavre n’était pas identifiable. En remontant la piste d’une clef, retrouvée dans l’une de ses poches, la gendarmerie est tombée sur un serrurier intervenu dans un appartement du 8e, à Paris. Son occupant : Farid Ouzzane, 55 ans, proxénète, indic et ancien gérant d’un salon de massage du 9e. Salon dans lequel travaille Elodie Le Toullec, une prostituée dont le père réside, justement, à Lorient. Interpellée, elle raconte que Farid Ouzzane est mort, dans la nuit du 21 au 22 juin, après une altercation pour une histoire d’argent avec Laïla Id Yassine, la gérante du salon. Cette dernière aurait asséné un coup de chandelier à l’arrière du crâne du proxénète avant qu’il ne soit étranglé par un câble d’imprimante. Chacune aurait tenu un bout de « l’arme ». Le lendemain, elles achètent une valise de 123 litres et commandent un taxi pour Lorient. Pierrick Le Toullec, le père d’Elodie, comprend très vite que les deux jeunes femmes ont fait « une grosse bêtise ». Il emprunte le bateau d’un ami, leste le bagage et le largue au large. Devant les enquêteurs, Laïla Id Yassine se souvient du trajet jusqu’à Lorient, pour soutenir Elodie Le Toullec, très « instable », mais pas de la valise. Farid Ouzzane aurait pu être victime d’un règlement de comptes en raison de son activité pour la brigade de répression du proxénétisme. Une version démentie par ses « officiers traitants » de la police. Autres problèmes : Laïla Id Yassine n’a jamais réussi à expliquer ce qu’elle faisait la nuit du 21 au 22 juin 2011, ni pourquoi elle n’a pas signalé la disparition de Farid Ouzzane, dont elle relevait le courrier. Le verdict doit être rendu le 16 décembre.