20 Minutes

Pour sa campagne, Macron cherche des fonds

Comment le candidat cherche à financer sa campagne

- Laure Cometti

Pour son meeting, samedi 10 décembre à Paris, Emmanuel Macron a mis en place un dispositif évalué à 400000 €. Une somme pas exorbitant­e au regard des dépenses d’autres candidats. Mais comment finance-t-il sa campagne alors qu’il est privé de subvention­s publiques (lire encadré) et que l’adhésion à son mouvement est gratuite?

« Banco-compatible »

Comme d’autres prétendant­s, Emmanuel Macron a adossé En marche ! à une associatio­n de financemen­t (l’Afema), via laquelle il espère récolter 9 millions d’euros. Il est aussi parti à la chasse aux « gros » donateurs, à New York notamment. Selon l’émission « C Politique », trois levées de fonds ont eu lieu lors d’événements où les participan­ts se font donateurs. Enfin, la loi autorise les candidats à puiser dans leurs économies. Bien que les établissem­ents bancaires semblent frileux – « Nous ne prêtons plus aux partis politiques », assurait le patron de la Société générale, Frédéric Oudéa, en décembre 2014, au micro de France Inter – l’affaire devrait être plus aisée pour Emmanuel Macron. Selon l’historien de la vie politique Jean Garrigues, son programme est « bancocompa­tible ». A sa sortie de l’ENA, il a intégré l’Inspection générale des finances, avant d’entrer, en 2008, à la banque d’affaires Rothschild & Cie où il a été promu associé en 2010. « Avec un tel cursus, le prêt ne devrait poser aucun problème », estime Abel François, professeur à l’université de Lille-I, qui souligne les liens entre inspecteur­s des finances et dirigeants de banques. De plus, à la tête de l’Afema, on retrouve Christian Dargnat, ancien directeur général de BNP Paribas Asset Management, selon L’Obs. Les banques scruteront également les sondages avant d’accorder un prêt à Emmanuel Macron. Les candidats qui obtiennent au moins 5 % des suffrages au premier tour se verront rembourser 47 % de leurs frais de campagne, dans la limite du plafond de dépenses, fixé à 16,851 millions d’euros, soit un amortissem­ent de 7,9 millions d’euros. Pour les finalistes, le remboursem­ent maximal est de 10,7 millions. Au vu de ses objectifs financiers, « Macron veut faire une campagne de second tour de la présidenti­elle », conclut Abel François.

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Le candidat Macron lors de son dernier meeting, samedi, à Paris.

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