« Manchester by the Sea » rapproche les familles
Ce film de Kenneth Lonergan émeut profondément sans déprimer
Encensé à Sundance, favori aux oscars, cité cinq fois aux Golden Globes, Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan plonge dans la psychologie d’un homme brisé (Casey Affleck) qui doit s’occuper de son neveu adolescent dans une ville où l’attendent de douloureux souvenirs. Lucas Hedges (découvert dans Moonrise Kingdom de Wes Anderson) en orphelin rebelle et Michelle Williams en femme tentant de reprendre sa vie en main complètent le tableau. On sort de ce film intense en voulant serrer ses proches dans ses bras. Casey Affleck, récompensé par le prix Gotham pour Manchester by thessea, a rarement aussi bien montré l’étendue de son registre. Dans les flashbacks de ses moments de bonheur, il respire l’insouciance. Confronté à un malheur insupportable, il devient ensuite monolithique ce qui rend ses accès de violence terrifiants. « Casey a souffert dans sa chair pour composer ce personnage qui retient ses émotions au point qu’elles explosent de façon incontrôlable quand la pression devient trop forte », explique Kenneth Lonergan, le réalisateur. Le lent retour à la vie d’un héros brisé confronté à un adolescent dont il doit devenir le tuteur est disséqué avec une précision chirugicale. Je n’ai pas souhaité démoraliser le public, insiste Kenneth Lonergan. Je veux montrer que la vie est plus forte que tout et que mon héros ne sera en voie de guérison que lorsqu’il aura accepté de se réconcilier avec son côté humain. »
Profiter du présent
Kenneth Lonergan analyse des sentiments complexes. Sans apporter aucune réponse définitive, il invite à profiter des joies du présent comme celles qu’apportent des jeux d’enfants malicieux ou une partie de pêche entre frères. « Quand j’écrivais Manchester by the Sea, je me félicitais constamment d’avoir ma famille près de moi, comme si ça me faisait encore davantage apprécier sa présence, avoue Kenneth Lonergan. C’est le sentiment que j’aimerais que les gens éprouvent en découvrant mon film. »