Un dépeuplement spécial, mais loin d’être capital
Paris a perdu 14 000 habitants entre 2009 et 2014
Mais où s’en vont donc les Parisiens? Selon un bilan de l’Insee, qui vient de publier ses résultats démographiques de 2014, la capitale comptait alors 2243739 habitants. Soit 14000 de moins qu’en 2009. Pourquoi ce reflux, alors que la population francilienne et d’autres grandes villes du pays a augmenté ? MarieChristine Parent, directrice de l’Insee Ile-de-France, avance trois facteurs : « Paris est d’abord touché par une baisse du solde naturel [différence entre le nombre de décès et celui des naissances], explique-t-elle. Il y a moins de naissances, parce qu’il y a moins de femmes en âge d’avoir des enfants. C’est un effet de pyramide des âges. Il y a eu un déficit de naissances dans les années 1980-1990. Des enfants ne sont pas nés, dont des femmes qui auraient été aujourd’hui en âge de procréer. »
« Quand un couple veut fonder une famille, il s’éloigne peu à peu. » Marie-Christine Parent (Insee)
A Paris, ce solde s’établit à 0,7 % en moyenne entre 2009 et 2014. Insuffisant pour compenser le solde migratoire de la capitale (-0,8 %). Autrement dit, il y a plus de personnes qui quittent chaque année Paris que de personnes qui s’y installent. C’est le deuxième facteur avancé par Marie-Christine Parent : « le desserrement des centres urbains vers la périphérie ». « Quand on veut fonder une famille, rien que pour une question de taille et de prix du logement, on s’éloigne peu à peu », résume-t-elle. La petite couronne, où « de nombreux programmes de construction de logements ont été enregistrés ces dernières années », a ainsi gagné 137 572 habitants. C’est là que l’Insee observe les gains de populations les plus importants. Marie-Christine Parent évoque enfin un dernier facteur, propre à Paris cette fois-ci : « Entre 2009 et 2014, la capitale enregistre une très forte baisse du taux de résidences principales, note-t-elle. De nombreux appartements ne sont plus habités de manière permanente, en particulier dans les arrondissements centraux. » Ils deviennent alors résidences secondaires ou locations touristiques de type Airbnb. La directrice de l’Insee Ile-de-France insiste : « Ce sont des phénomènes à prendre en compte aussi. »