Tous les chemins mènent à l’école
La réalisatrice Hélène Angel rend hommage au travail des enseignants
Dans Primaire, Hélène Angel renvoie Sara Forestier à l’école pour un film qui n’a rien de scolaire. L’actrice devient une institutrice de CM2 passionnée par son métier au point de négliger sa vie privée. « J’ai choisi cette année charnière, celle qui vient juste avant le collège, parce que c’est celle où l’on dit au revoir à l’enfance. Mon héroïne doit suivre aussi ce chemin et trouver la bonne distance entre son métier et sa famille », explique à 20 Minutes la réalisatrice de Propriété interdite (2011). La réalisatrice a souhaité rendre hommage aux professeurs des écoles en brossant le portrait d’une maîtresse qui prend fait et cause pour un gamin abandonné par sa mère. « Elle va au combat sans se ménager et apprend chaque jour au contact de ses élèves », précise la cinéaste. Sara Forestier rend toute la complexité de ce personnage à fleur de peau. « J’ai choisi Sara parce qu’elle a le côté entier de cette femme, estime Hélène Angel. Elle n’a rien de lisse. » La comédienne césarisée pour Le Nom des gens de Michel Leclerc (2010) est brillante face à une ribambelle de mômes étonnants de naturel.
L’instit insiste
« Si je n’avais pas été comédienne, j’aurais pu devenir instit, insiste Sara Forestier. Les enfants ont une façon épatante de vous libérer de toutes vos carapaces. Cela m’a fait un bien fou. » Les rapports sont pourtant parfois difficiles avec les gamins, qu’elle aide une fillette qui a feint de savoir lire ou tente de garder le contact avec son propre fils. « Mon personnage est quelqu’un qui donne et elle est vivante grâce à cela, précise Sara Forestier. Elle est proche de moi. Je crois à fond en la transmission dans un monde que je trouve trop cynique. » L’importance de l’école est mise en relief avec autant de pudeur que de sincérité au travers de ses actions parfois maladroites, mais toujours sincères. La fin de l’année scolaire fait monter les larmes aux yeux du spectateur ravi d’avoir replongé dans son enfance ou dans celle de ses bambins. « Tout le monde a déjà été enfant et j’espère que chacun retrouvera quelque chose de cette période dans mon film, martèle Hélène Angel. Je souhaite surtout qu’il permette de considérer le travail des enseignants avec un respect renouvelé. » C’est effectivement ce que ressent le public devant ce film optimiste.