Plus de tracas et une B. A.
Les Lulu dans ma rue réinventent la conciergerie de quartier
Peu à peu, les Lulu dans ma rue tissent leur toile dans Paris. Ces concierges d’un nouveau genre promènent vos animaux, livrent vos courses, gèrent vos clés, gardent vos enfants… La communauté a d’abord investi un ancien kiosque à journaux sur la place Saint-Paul, dans le Marais (3e), en avril 2015. Un an et demi plus tard, aidés par la Ville de Paris, les Lulus se sont installés dans celui de la rue de Lévis (17e). « Suivront les kiosques de la rue Daguerre (14e), de la place du Commerce (15e), de la place Gambetta (20e) et, nous l’espérons bientôt, un autre encore dans le 18e », liste Charles-Edouard Vincent, à l’origine du projet qui compte aujourd’hui 115 Lulus disséminés dans la capitale. L’objectif étant, à terme, d’en dénombrer au moins 1 000.
Un projet social aussi
Car la demande est bien présente, grâce, notamment, à son coût peu onéreux : de 5 à 20 € les 30 minutes suivant le service, des sommes à diviser par deux après déduction des impôts. « En un an et demi, nous avons répondu à 13000 demandes rien que dans le Marais, précise Charles-Edouard Vincent. Avec quatre “blockbusters” : le bricolage, le ménage et le repassage, la quête de gros bras et l’aide informatique. » Créer de l’activité économique et de l’emploi dans un secteur miné par le travail au noir, tel est l’objectif de Charles-Edouard Vincent. Parmi les Lulus, il y a effectivement des étudiants, des retraités, des personnes en difficultés sociales (titulaires du RSA notamment) pour lesquelles la communauté apporte un soutien renforcé et touche une subvention de la Mairie. Tous sont des autoentrepreneurs et l’entreprise prend au passage une commission de 18 % sur les transactions. Le modèle n’est pas sans rappeler celui d’Uber, souvent décrié. Charles-Edouard Vincent, qui a lancé par le passé le chantier d’insertion Emmaüs Défi, rejette la comparaison. Il reconnaît juste utiliser les mêmes outils numériques que la firme californienne. « Tout dépend ensuite de l’usage que l’on en fait, tranche-t-il. Lulu dans ma rue est avant tout un projet social. Il est porté par une association qui est au conseil d’administration de l’entreprise. Elle a un tiers des voix. »