L’herbe du diable souffle au tribunal
Un homme est jugé ce mercredi pour avoir fabriqué une drogue rendant amnésique
«Souffle du diable », « souffle du dragon », « poudre zombie » ou encore « baiser du sommeil »… Autant de noms mystiques qui évoquent tous la même drogue : un mélange d’atropine et de scopolamine qui, à forte dose, « provoque d’intenses hallucinations délirantes, une perte de contrôle, une amnésie, des crises d’épilepsie et une dépression respiratoire », décrit auprès de 20 Minutes, Laurent Karila, psychiatre addictologue à l’hôpital Paul-Brousse et porte-parole de SOS Addictions.
Des vols de milliers d’euros
En 2015, deux femmes ont abordé des passants – souvent des femmes âgées et asiatiques, selon les enquêteurs – pour demander leur chemin, puis leur ont fait respirer un prétendu mélange de plantes. Dans un état de soumission totale, les victimes sont allées chercher bijoux et argent à leur domicile pour les donner au duo, le préjudice avoisinant parfois plusieurs milliers d’euros. En septembre 2015, les policiers ont interpellé ces deux femmes et monsieur L. Agé d’une cinquantaine d’années, il est soupçonné d’avoir préparé ce fameux « souffle du diable ». Si les deux femmes ont bénéficié d’un nonlieu, selon une source judiciaire contactée par 20 Minutes, monsieur L. doit s’expliquer ce mercredi devant la justice. Sollicitée, son avocate n’a pas souhaité faire de déclaration. Depuis cette affaire, un groupe de Chinois soupçonnés d’avoir volé deux personnes à l’aide du « souffle du dragon » a été arrêté à l’aéroport de Roissy et des faits similaires de vols à domicile sans aucun souvenir ont été racontés à 20 Minutes. Traumatisée, l’une des victimes n’a finalement pas souhaité s’exprimer. Mais le « souffle », lui, semble se propager.