Dalida, un destin « tragique »
La réalisatrice Lisa Azuelos est une fan
Yolanda Gigliotti alias Dalida a vu mourir trois de ses amoureux dans des circonstances dramatiques. « Elle a toujours été déchirée entre ses deux personnalités : la publique et la privée », explique Lisa Azuelos. Dans Dalida, Lisa Azuelos et l’extraordinaire découverte Sveva Alviti redonnent vie à la chanteuse qui a mis fin à ses jours en 1987. La réalisatrice et la comédienne ont mis l’accent sur les drames intimes dans sa vie de femme, en marge de son triomphe professionnel. « Dalida est aussi indémodable que Joe Dassin ou Claude François, peutêtre parce que ses chansons ont un côté festif qui nous renvoie à une meilleure version de nous-même », réfléchit Lisa Azuelos. Les tubes de la star sont évidemment présents dans une bande-son où l’on redécouvre aussi des airs moins connus. « Sa voix avait une puissance incroyable qui provoquait de profondes émotions et son registre ne se limitait pas au disco qu’on diffuse encore dans les boîtes de nuit. » Des reprises comme « Bang Bang » ou « Je suis malade » font passer des frissons dans le dos. La réalisatrice de LOL (2008) et d’Une rencontre (2014) a été épaulée par Orlando, frère, confident et producteur de la star pour ce biopic dans lequel il est incarné par Richard Scamarcio. « La vie de Dalida est une tragédie grecque qu’on trouverait exagérée dans une fiction », explique Lisa Azuelos. La cinéaste, fille de Marie Laforêt, était en terrain connu au moment de dépeindre la vie d’une star de la variété. « Ce film était aussi une façon de rendre hommage à ma mère, reconnaît-elle. Comme je l’avais vue chercher l’équilibre entre la chanson et sa vie de femme, je pouvais comprendre ce qu’a vécu Dalida. »
Morte de « manque d’amour »
Lisa Azuelos a pris fait et cause pour la chanteuse. « Dans sa dernière lettre, elle a écrit qu’elle ne supportait plus la vie et demandé qu’on lui pardonne. Je me suis sentie investie de cette mission : faire qu’on lui pardonne son geste. » Le triste destin de la chanteuse éclipse presque sa carrière brillante. « Ce qui compte, c’est l’amour plus que le boulot. C’est d’un manque d’amour que Dalida est morte, parce qu’elle ne s’aimait pas », martèle Lisa Azuelos. Son film plonge dans les failles d’une icône qui fut d’abord une femme.
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