20 Minutes

Ça, CETA savoir

Un mois avant le vote de l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada, un partisan et une opposante du texte débattent pour « 20 Minutes ».

- Céline Boff

L’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada (CETA) ne cesse de créer des remous depuis sa signature, le 30 octobre. Et ce n’est pas fini. Le 17 février, soit dans un mois, le Parlement européen doit se prononcer sur ce texte. S’il le valide, le CETA entrera en vigueur dès le 1er mars. Sera-t-il une chance ou un cauchemar pour les citoyens ? 20 Minutes a organisé un débat* entre une opposante au CETA – Amélie Canonne, présidente de l’Associatio­n internatio­nale des technicien­s, experts et chercheurs (Aitec) – et un défenseur de ce texte – Edouard Bourcieu, conseiller à la Commission européenne, négociatri­ce de l’accord.

Sur la question agricole. Le CETA détruira-t-il des milliers d’emplois, notamment chez les éleveurs de porcs ? Edouard Bourcieu ne le pense pas : « Le quota que nous octroyons aux Canadiens pour le porc, c’est 75 000 tonnes, soit 0,4 % de la production européenne. Nous sommes très offensifs dans nos accords de libreéchan­ge avec les Sud-Coréens ou avec les Japonais. Au final, la filière porc est gagnante. » Pour Amélie Canonne, cette réflexion ne tient pas : « Les seuls producteur­s qui peuvent tirer parti de ce système de libre-échange, ce sont les fermes de 10 000 cochons. Pour un paysan breton, vendre davantage à la Corée du Sud et au Japon, ce n’est tout simplement pas possible. »

Sur les OGM. Pour Amélie Canonne, les lobbies espèrent profiter des espaces de discussion créés par le CETA « pour démanteler la réglementa­tion européenne ». Une inquiétude que balaie Edouard Bourcieu : « L’UE ne changera rien à sa réglementa­tion sur les OGM, comme elle n’a rien changé pour le boeuf aux hormones. »

Sur l’inquiétude citoyenne. Finalement, le fait que le CETA soit à ce point contesté par les peuples ne devrait-il pas suffire à le rejeter ? « Nous entendons les inquiétude­s liées à la mondialisa­tion, répond Edouard Bourcieu. Le CETA va contribuer à la relance de la croissance et de la création d’emplois en Europe. » « Les citoyens ne veulent plus de ces accords de libre-échange qui les ont conduits à cette situation de chômage de masse, de pouvoir d’achat réduit, de services publics constammen­t érodés », lui rétorque pour sa part Amélie Canonne. * L’intégralit­é de l’entretien est à retrouver sur 20minutes.fr.

« La croissance et l’emploi seront relancés en Europe. » Edouard Bourcieu « Les citoyens ne veulent plus de ces accords. » Amélie Canonne

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Manifestat­ion anti-CETA à Paris, le 11 octobre 2016
 ??  ?? A Bruxelles, la signature, en octobre, de l’accord de libre-échange ne s’est pas réalisée sans manifestat­ions.
A Bruxelles, la signature, en octobre, de l’accord de libre-échange ne s’est pas réalisée sans manifestat­ions.
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