« Homeland » ne s’est pas « trumpé » de président
A leur manière, les créateurs de « Homeland » ont su anticiper le succès du candidat républicain
«Homeland », c’est reparti. La nouvelle saison, ce soir sur Canal + Séries (23 h 05) se déroule entre le jour de l’élection du président des EtatsUnis et son investiture, deux mois plus tard. Réputés pour leurs scénarios ultra-réalistes, les créateurs du show, Howard Gordon et Alex Gansa, n’ont pas vu venir la victoire de Donald Trump, car c’est une femme qui accède à la fonction suprême dans ce sixième volet. Alors, « Homeland », à côté de la plaque ? Pas tant que ça. L’annonce qu’Elizabeth Marvel (« House of Cards ») allait rejoindre le casting de « Homeland » pour interpréter Elizabeth Keane, la présidente élue des Etats-Unis, avait retenu l’attention en juillet dernier. Hillary Clinton était alors la première femme candidate à la fonction suprême. « Hollywood, majoritairement démocrate, avait peur que Donald Trump ne soit élu, et s’était mis en marche pour soutenir la candidature de Hillary Clinton », analysait alors Alexis Pichard, doctorant à l’université du Havre. L’expremière dame était devenue la coqueluche des séries américaines. Le parallèle entre Elizabeth Keane et Hillary Clinton ne s’arrête pas là. L’héroïne est une démocrate et ancienne sénatrice de l’état de New York.
« Elizabeth Keane a des idées naïves et dangereuses. »
« Juste après l’élection de Trump, nous avons tous été inquiets, pensant que nous allions être hors de propos », reconnaît Alex Gansa, co-créateur et showrunner de « Homeland » à USA Today. Mais la défense est en place. Ainsi, la série s’attache à dépeindre une transition sous haute tension. « Il y a cette période étrange en Amérique où, pendant 72 jours, on ne sait plus trop qui est en charge », explique le showrunner à Entertainment Weekly (EW). Et puis, Elizabeth Keane a beau être une démocrate, elle n’est pas Hillary Clinton. « Elle est un peu Hillary Clinton, un peu Donald Trump et un peu Bernie Sanders », décrit Alex Gansa au magazine Variety. Elle partage notamment avec Trump un dédain pour les agences de renseignement et s’oppose globalement à la stratégie de son pays sur la question du Moyen-Orient. Son investiture pourrait changer la donne de la politique étrangère américaine et contrecarrer les plans de la CIA. « Ses idées sont naïves et dangereuses », dira un des personnages. « Cette saison sera consacrée à l’éducation d’un nouveau président », détaille Alex Gansa à EW. Les politiques de lutte contre le terrorisme aux États-Unis et l’accord nucléaire de l’administration Obama seront également au coeur de cette