20 Minutes

L’UPR, parti sans compromis, mais pas sans colle

Ce parti confidenti­el est en quête des 500 signatures en vue de la présidenti­elle

- Olivier Philippe-Viela

Pour qui emprunte le périphériq­ue parisien, la figure de François Asselineau est devenue familière. Le fondateur de l’Union populaire républicai­ne (UPR) a son visage placardé à peu près partout sur le pourtour de la capitale. Mais pas besoin d’être francilien pour avoir entendu parler de l’UPR. Une connexion Internet suffit, tant les militants du mouvement sont actifs sur les réseaux sociaux et les sites d’actualité.

« Ultra-souveraini­ste »

La ligne du parti est sans compromis. « On veut sortir de l’Union européenne et de la monnaie unique, quitter l’Otan et rendre à la France sa souveraine­té en se basant sur le programme du Conseil national de la résistance », résume Mimoun Ziani, médiateur à la mairie de Clichy-la-Garenne (Hautsde-Seine). Il fait partie des quelque 15000 adhérents revendiqué­s par le parti. Des effectifs très jeunes, mais surestimés. « On ne peut pas reprocher à Asselineau de pratiquer la gonflette, tous les partis le font », précise le politologu­e Jean-Yves Camus, spécialist­e des mouvements radicaux. Car radicaux, les membres de l’UPR le sont. « Ni de droite, ni de gauche », affirment-ils. Le ministère de l’Intérieur classe le mouvement dans la catégorie « divers », Le Monde le qualifie d’« europhobe » et les journalist­es Dominique Albertini et David Doucet, auteurs du livre La Fachosphèr­e (Flammarion), d’« ultra-souveraini­ste ». Et comment se définissen­t ses membres ? « Nous sommes un mouvement de libération nationale qui se veut réaliste », synthétise Julien*, vêtu d’un coupe-vent siglé UPR et d’un teeshirt floqué d’une pièce d’un franc. Ce mardi soir de janvier, avec Mimoun et Nicolas, il embarque pour l’une de leurs fréquentes tournées de collage. « J’ai arrêté l’athlétisme pour coller des affiches. L’endurance, ça me connaît », s’amuse Mimoum. Il faut tenir la distance. La petite équipe se déplace quatre à cinq fois par semaine, à ses frais (le parti fournit tout de même la colle et les affiches). Sur le chemin du retour, les trois militants montrent leur travail. On peut voir les affiches de François Asselineau collées tous les 50 mètres sur le périphériq­ue. De quoi contribuer à la notoriété du parti. Ces efforts porteront-ils leurs fruits ? Asselineau avait échoué dans sa quête en 2012. Où en est-il pour 2017 ? « On a beaucoup de promesses, garantit le chef de l’UPR. Vous le saurez bien assez tôt. » * Prénom d’emprunt, car il craint des conséquenc­es pour son emploi.

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Les affiches de l’Union populaire républicai­ne abondent autour de la capitale.

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