Les foyers sortent du bois
Depuis dimanche, le chauffage d’appoint est interdit
La pollution persiste à Paris et les voitures ne sont pas les seules coupables. Si la circulation différenciée a été déclenchée, la préfecture de police a aussi pris des mesures d’urgence pour limiter l’impact du chauffage au bois sur la qualité de l’air. Depuis dimanche, elle a interdit le chauffage d’agrément ou d’appoint en Ile-de-France, où 600 000 foyers se chauffent au bois de manière occassionnelle. Selon le Centre interprofessionnel technique d’étude de la pollution atmosphérique (Citepa), le secteur résidentiel était responsable de 45 % des émissions de particules fines, en 2014. En cause, notamment, les chaudières, les foyers ouverts (cheminées classiques) ou le matériel de jardinage et d’entretien. Charlotte Songeur, ingénieure de l’Observatoire de l’air en Ile-de-France (Airparif), précise que l’impact du bois de chauffage sur la pollution atmosphérique diffère en fonction du type de foyer. Et de distinguer les foyers ouverts des foyers fermés (inserts, poêles, chaudières). Par exemple, « les cheminées hautes performances réduisent par 30 le nombre de particules émises par rapport à une cheminée classique ». Pour réduire les émissions de particules fines, les particuliers doivent privilégier l’utilisation d’un bois de chauffage bien sec (mis à l’abri depuis plus de deux ans), conseille l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Moins humide, ce bois favorisera la combustion des gaz.
« Une journée de chauffage au bois équivaut, en émissions de particules, à 3 500 km au volant d’un diesel. » Charlotte Songeur, Airparif
Quant aux inconditionnels du feu de cheminée, comme Marguerite qui se dit davantage gênée par « les véhicules diesel et les rejets de gaz d’échappement », Charlotte Songeur d’Airparif rétorque : « Une journée de chauffage au bois avec une cheminée équivaut, en émissions de particules, à environ 3500 km au volant d’un véhicule particulier diesel. »