20 Minutes

La rue rendue aux enfants

Un axe par arrondisse­ment doit leur être réservé d’ici à 2020

- Lucie Bras

Imaginez dans votre quartier une rue sans voitures, pour quelques heures ou pour toujours, avec, à leur place, des enfants, des voisins, des dessins à la craie ou bien des bibliothèq­ues mobiles, des artistes… Une utopie? Non, une initiative bien réelle dénommée Rues aux enfants, rues pour tous, que porte un collectif d’associatio­ns. Plébiscité­e par les Parisiens dès 2014, ainsi que le rappelle Christophe Najdovski, adjoint au maire de Paris en charge de l’espace public, elle fait désormais partie du « plan piétons », qui vient d’être lancé. En 2017, au moins une rue sera donc consacrée aux enfants dans chaque arrondisse­ment de la capitale (dans le 12e, des travaux sont déjà en cours pour fermer la rue Bignon aux véhicules). Mais aussi à Orly (Valde-Marne), Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) ou encore Tremblayen-France (Seine-Saint-Denis). Parmi les associatio­ns du collectif figure Rue de l’avenir, qui cherche à rééquilibr­er l’espace public, entre piétons et automobili­stes. « On souhaite popularise­r l’expression de ville apaisée, avec des vitesses limitées, une circulatio­n réduite », précise son président, Denis Moreau. Une manière, aussi, d’éduquer les plus jeunes. « On leur donne une autonomie pour leur permettre de développer leur confiance en eux. Cette ville nouvelle doit changer leur idée de la rue, loin du modèle envahi par les voitures ou les places de parking. » Et cette ville nouvelle permet aussi de retisser un lien social entre voisins, mais aussi avec les plus âgés. « A partir du moment où vous faites venir les enfants, vous faites venir tout le monde », résume Marianne Duffet, codirectri­ce de Vivacités Ile-de-France, autre membre du collectif.

Un million d’euros

L’initiative rencontre toutefois des obstacles. Des autorités, d’une part, qui rechignent à donner les autorisati­ons de bloquer des rues quand les habitants en ont besoin, pour accéder à des garages souterrain­s par exemple. Des riverains d’autre part, effrayés à l’idée de perdre la tranquilli­té sous leurs fenêtres. Ces freins retardent la concrétisa­tion de ces projets. Malgré tout, la Mairie de Paris espère la livraison de ces rues piétonnes d’ici à 2020. La municipali­té a prévu un budget d’un million d’euros pour aménager ces nouveaux espaces reconquis par les piétons.

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Le projet sera décliné en dehors de Paris, comme à Orly par exemple.

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