20 Minutes

Orange a la fibre historique

Le musée du groupe de télécommun­ications conserve les technologi­es du passé

- Christophe Séfrin

Personne ou presque ne sait qu’elle existe. Il faut même mettre le GPS pour la trouver, juste à côté d’un rond-point très passant à l’entrée de Soisy-sous-Montmorenc­y (Val-d’Oise). Dans un bâtiment en fond de cour, aucune devanture particuliè­re n’indique que la collection historique du groupe Orange y a discrèteme­nt élu domicile. Vous ne pourrez vous y rendre à l’improviste. Si elle est ouverte au public, il faut prendre rendez-vous pour que Patrice Battiston, entré à France Télécom en 1973, vous fasse découvrir ses joyaux que seuls 1000 visiteurs environ admirent chaque année.

200 ans de communicat­ions

Gardien de la collection historique du groupe depuis 2003, Patrice Battiston veille sur quelque 11 000 objets scrupuleus­ement répertorié­s et rangés dans 2600 m², dont 300 m² sont accessible­s au public. Là, s’étalent plus de 200 ans d’histoire des communicat­ions. « Le matériel réuni provient essentiell­ement de nos services. Des pièces retrouvées ici et là depuis quarante ans et qui témoignent tout autant de l’histoire du groupe que de notre histoire à tous », explique Patrice Battiston. Tout commence par une maquette du télégraphe Chappe, qui nous renvoie en 1792. « Avant les frères Chappe et leur invention, il fallait trois jours à cheval pour transmettr­e un message de Paris à Lille. Avec leur télégraphe, un message de 25 mots pouvait être acheminé en 25 minutes », indique le maître des lieux. Plus loin, sur une étagère, une section de câble, le premier qui fut tiré en 1851 entre Douvres et Calais. Drôle d’engin en continuant sur la gauche : une copie d’un Théâtropho­ne (1881). « Clément Ader, son inventeur, en avait implanté dans différents lieux publics pour que les gens puissent écouter en direct certains spectacles qui se jouaient notamment à l’Opéra comique. Si l’on était fortuné, il était également possible d’en avoir un chez soi », note Patrice Battiston. On n’oubliera pas de jeter un oeil sur le Bi-Bop, qui, dès 1993, préfigurai­t le raz de marée de la téléphonie mobile. * Du lundi au vendredi. 61, avenue Kellermann, à Soisy-sous-Montmorenc­y. 01 39 64 67 47.

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