« J’ai quitté une famille »
Le jeune retraité honore le corps des sapeurs-pompiers
La brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) célèbre, samedi, son cinquantième anniversaire, avec une prise d’armes sur le parvis de l’hôtel de Ville, puis l’inauguration d’une exposition*. Une cérémonie qui aura un goût particulier pour son doyen, le major Bernard Gama, qui, à 58 ans, dont trente-huit parmi les hommes du feu, vient de prendre sa retraite. Pourquoi être devenu pompier ? Je suis arrivé à Paris à l’occasion de mon service militaire. Mais sans l’âme d’un sapeur-pompier ni l’envie d’y faire carrière. J’étais un minot, je venais de Metz, en Moselle, et j’étais surtout attiré par la capitale. En revanche, j’aimais déjà le contact humain, rendre service, l’uniforme et l’esprit militaire ; ce sont les gradés qui m’ont accueilli dans un esprit de fraternité et de camaraderie qui m’ont donné envie de rester. En trente-huit ans, comment le métier a-t-il évolué ? C’est le jour et la nuit. Notamment au niveau du matériel et des tenues. Avant, on intervenait tout le temps en tenue de feu par exemple, même pour le secours des victimes. Quant aux interventions, le règlement s’est également adapté en fonction des recherches et des accidents qui ont pu survenir. Après, c’est comme partout, il y a aussi des difficultés économiques. Quel regard portez-vous sur votre carrière ? Si on me repropose le même parcours, la même maison, je signe tout de suite. Je suis passé par tous les grades et j’ai terminé en tant que major au cabinet du général. Pour moi, c’est l’apothéose d’une carrière. Aujourd’hui, je quitte une brigade qui est devenue une famille. Quels conseils avez-vous donné aux jeunes qui arrivent ? Je n’ai pas eu cette occasion. Mais, désormais, je vais essayer de redonner ce que l’on m’a donné pendant trentehuit ans, à travers la réserve et des amicales d’anciens. Je dirai aux plus jeunes que la BSPP est une belle maison. Ici, on peut commencer bas et finir au plus haut de l’échelle. Surtout, le plus important, c’est d’aimer son prochain. Pompier, ce n’est pas un métier, c’est le don de soi pour les autres. * « Pompiers de Paris - Notre mission : Sauver », du 4 mars au 29 avril.