Le terrible rôle de Lydie, la soeur
La compagne du suspect a été mise en examen pour recel de cadavre
Elle a été mise en examen pour modification de l’état des lieux d’un crime et recel d’un cadavre. Lydie Troadec dort depuis lundi soir à la maison d’arrêt de Nantes (Loire-Atlantique) où elle a été placée en détention provisoire. Si elle ne semble pas avoir participé physiquement à l’assassinat des époux Troadec, Pascal et Brigitte, et de leurs enfants, Sébastien et Charlotte, le 16 février à Orvault, près de Nantes, la compagne du principal suspect, Hubert Caouissin, et soeur d’une des quatre victimes, semble tout de même avoir joué un rôle actif après le drame. D’après les premiers éléments de l’enquête, cette secrétaire médicale de 47 ans a été informée dès le 17 février du crime de son conjoint. Elle a choisi de garder le silence, puis a participé au nettoyage des traces se trouvant dans la Peugeot 308 subtilisée à Sébastien Troadec, son neveu assassiné. Elle a également aidé Hubert Caouissin à déposer le véhicule à Saint-Nazaire « afin de faire diversion ». Pire, elle a peut-être assisté au démembrement et à la destruction des corps puisque c’est chez elle, dans une ferme de la commune de Pont-de-Buis (Finistère), qu’Hubert Caouissin aurait effectué cette effroyable tâche.
Des tensions anciennes
Cette maison reculée située entre Brest et Quimper, Lydie Troadec l’a achetée il y a environ deux ans. Auparavant, elle vivait dans un pavillon à Plouguerneau, dans le Finistère nord, chez Hubert Caouissin. Tous deux se sont rencontrés sur Internet il y a une dizaine d’années avant de donner naissance à un petit garçon. A Plouguerneau comme à Pont-de-Buis, le couple était extrêmement discret avec le voisinage, voire secret. « Ils rentraient directement dans leur garage, ne parlaient à personne, ne répondaient jamais aux invitations pour des fêtes de quartier », témoigne un voisin, cité par Le Parisien. Cet isolement aurait été amplifié par une maladie sérieuse dont a souffert plusieurs années Lydie après sa grossesse. Un handicap à un bras l’empêchait, depuis, d’exercer son métier; son compagnon avait été, de plus, soigné pour un épisode dépressif. C’est dans ce contexte déjà difficile que Lydie Troadec a développé des tensions avec son grand frère, Pascal, au sujet de l’héritage de leur père décédé. Elle et Hubert lui reprochaient d’avoir conservé pour lui des pièces d’or qui, selon le suspect, « auraient dû être partagées en famille », a expliqué le procureur. Ont-elles véritablement existé ? La justice devra désormais clarifier ce différend à l’origine d’une affaire criminelle « hors norme ».