Des seconds rôles devenues héroïnes
« Les Figures de l’ombre » met en lumière trois scientifiques afro-américaines
Le film Les Figures de l’ombre de Theodore Melfi revient sur des femmes méconnues puis totalement oubliées : les techniciennes qui ont permis la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monáe incarnent ces héroïnes ayant dû se battre pour s’imposer à la Nasa au début des années 1960.
Technologie et humanité
Courir à l’autre bout de la base pour trouver les toilettes qui leur sont réservées, batailler pour avoir le droit d’assister à des réunions indispensables pour leur travail… Tout était compliqué pour ces mathématiciennes, qui étaient alors respectées pour leur cerveau mais méprisées pour leur couleur de peau. Et pourtant, « elles tenaient la vie de l’astronaute entre leurs mains, explique JeanFrançois Clervoy, qui a travaillé à la Nasa et effectué trois vols dans l’espace. Le calcul de trajectoire est un élément essentiel pour la réussite d’une mission. » Depuis, la Nasa a clairement changé son attitude vis-àvis des minorités en instaurant un système de quotas. « Dans les années 1990, la Nasa était citée en exemple dans le domaine de l’égalité des chances », témoigne l’astronaute français, qui mettait un point d’honneur à rencontrer les scientifiques travaillant sur ses missions: « C’est important de mettre un visage sur les gens qui vous envoient dans l’espace. » Jean-François Clervoy s’est retrouvé dans ce film résolument positif interprété par des femmes fortes. « Les Figures de l’ombre montre bien la passion qui habite tous ceux qui participent à ces missions », insiste-t-il. On se laisse facilement embarquer dans cette aventure technologique, mais avant tout humaine.