Le vert est dans la ville
Comment végétaliser plus encore les espaces urbains?
Quarante-huit mètres carrés d’espaces verts par habitant. Les 50 plus grandes villes de France n’ont guère plus à offrir à leur population en 2017. C’est l’un des chiffres forts du palmarès des villes les plus vertes de France publié ce mardi par l’Observatoire des villes vertes. C’est peu, mais c’est 17 m² de plus qu’en 2014, année de la première enquête. C’est aussi la preuve qu’on peut continuer à verdir les villes. « Ce n’est pas qu’une question de foncier disponible ou d’argent », assure Guillaume Morel-Chevillet, chargé de mission « végétal urbain » à l’Astredhor, l’Institut technique de l’horticulture. Petit tour d’horizon de pistes prometteuses.
Reconsidérer les espaces délaissés. La première piste, pas très originale mais à fort potentiel, est de se pencher sur les friches et autres espaces sous ou mal exploités qu’ont toutes les villes. Quand ce ne sont pas leurs friches, ce sont leurs cours d’eau que redécouvrent les grandes cités. A Paris on piétonnise les berges de Seine-rive droite, ailleurs, des projets remettent à l’air libre d’anciens cours d’eau « recouverts de bitume à une époque où on souhaitait hygiéniser les villes », rappelle Guillaume Morel-Chevillet. Peut-être reverronsnous un jour la Bièvre à Paris.
La technique des pas japonais. Le concept des pas japonais séduit les villes à forte densité comme Paris. « Cela consiste à créer de petits espaces qu’on essaie de connecter au maximum les uns aux autres par des plantations », explique-t-il.
Verdir les bâtiments. Puisque la place manque parfois au sol, sur la voirie, la végétalisation des bâtiments a le vent en poupe. Paris mise particulièrement sur cette solution. 44 hectares des 460 de toitures plates que compte la capitale ont déjà été végétalisés selon une étude de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) parue en 2015. Murs et terrasses se parent aussi de vert, tandis que parcs et jardins naissent en sous-sol. « New York a ainsi conçu la « Lowline », un parc public dans une ancienne rame de métro », indique Guillaume Morel-Chevillet. Ce projet a fait des émules à Paris. Un bailleur social a eu l’idée d’une ferme urbaine dans un ancien parking souterrain.