20 Minutes

Sachez graffer sans être coffrés

Mieux vaut s’informer sur les murs autorisés avant de réaliser des graffitis

- Antoine Magallon

Collège Edouard Pailleron, 19e arrondisse­ment de Paris. Quinze élèves suivent cette année une curiosité éducative. L’atelier graff, comprenez graffiti, proposé par l’équipe enseignant­e. Mais où taguer sans risquer une amende ? « Au départ, j’avais fait une demande à la mairie pour aller en extérieur, mais je n’ai jamais eu de réponse. Nous avons donc utilisé les murs du collège », explique Christophe Andrieu, professeur, coordonnat­eur du projet. Car graffer sur les murs peut coûter cher. En octobre 2016, un artiste renommé, Thoma Vuille, l’auteur de « Monsieur Chat », écopait de 500 € d’amende de la part du tribunal correction­nel de Paris pour avoir peint son félin hilare sur une cloison en plâtre de la gare du Nord à Paris. Pour Kader, alias Deks, animateur chez Street Art Paris qui propose des cours de graffiti pour tous les âges, l’évolution du street art fait qu’aujourd’hui la question ne se pose plus. Sur Paris, quelques spots sont librement accessible­s, comme le skatepark de Bercy, les rues Ordener dans le 18e, Dénoyez (20e), Oberkampf (11e) ou encore les rues Primo Levi et des Frigos dans le 13e. Certains murs ont été offerts à des associatio­ns par les mairies d’arrondisse­ment, d’autres sont tolérés, par accord tacite entre les artistes et les autorités.

Au cas par cas

Dans les faits, mis à part le bouche-àoreille, rien ne permet aux graffeurs de différenci­er un mur autorisé d’un mur qui ne l’est pas. Aucune carte ne référence les lieux accessible­s. « Cela pourrait être mis en place », explique Fanette Brissot, membre de la direction des affaires culturelle­s de la mairie de Paris. « Mais nous ne communiquo­ns pas là-dessus, ajoute-t-elle, les règles ne sont pas toujours écrites. » Les autorisati­ons sont délivrées au cas par cas, en fonction de l’artiste qui en fait la demande, des propriétai­res de la façade, des projets du maire d’arrondisse­ment ou encore de l’ancienneté des graffitis présents. En 2016, de nombreuses propositio­ns citoyennes concernaie­nt l’art urbain comme l’installati­on d’oeuvres sous un pont de la rue Broca dans le 13e arrondisse­ment inscrit au budget du Conseil de Paris. Quoi qu’il en soit, choisissez bien votre mur pour réduire les chances de vous faire verbaliser. Contactez une associatio­n comme Le M.U.R. ou Street Art Paris et misez sur une façade déjà graffée.

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La rue Dénoyez (20e) fait partie des spots autorisés à Paris.

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