20 Minutes

Manifestat­ion de solidarité­s

Plus de 7000 personnes ont marché, dimanche, pour la justice et la dignité

- Romain Lescurieux

Entre 7000 et 7500 personnes, selon la préfecture de police, se sont rassemblée­s ce dimanche, à Paris, pour défendre « la justice et la dignité ». Elles ont défilé entre Nation et République, sous différente­s couleurs et bannières, et ont été encadrées par un large dispositif policier. Organisée à l’appel d’organisati­ons antiracist­es – Ligue des droits de l’homme (LDH), Indigènes de la République, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) –, cette marche a rassemblé, en tête de cortège, les familles de victimes de violences policières. Derrière leur banderole « Justice et dignité, stop à l’impunité policière » floquée des portraits de treize personnes, ce défilé a également réuni partis politiques (Front de gauche, PCF, Nouveau Parti anticapita­liste), associatio­ns (Droit au logement, Attac) et syndicats (CGT, Solidaires, FSU, Sud, CNT). Au son de slogans tels que « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on ne pardonne pas », « Pas de justice, pas de paix », la foule a tenu à « donner de la voix », a longuement répété un homme au micro. Et ce, quelques semaines après le viol présumé de Théo, 22 ans, par un policier, lors de son interpella­tion brutale à Aulnaysous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui avait entraîné plusieurs nuits de violences dans différente­s villes.

« Il ne reste que la rue »

« A presque un mois des élections, les candidats doivent comprendre que les policiers protègent de moins en moins », commente Georges, 65 ans. Grec d’origine et parisien depuis quarante ans, il dit être « de tous les combats pour une société différente ». « Je suis ici par solidarité avec tous les gens qui doivent être aidés. Et quand on n’a pas le pouvoir, il ne reste que la rue », appuie Sophie, 47 ans, membre de la Fédération des associatio­ns de solidarité avec les travailleu­rs immigrés. « Pour des questions de religion ou de couleur, les discrimina­tions sont encore partout. Et nous vivons cette stigmatisa­tion au quotidien », analyse de son côté Deborah, alors que, non loin, un agent retourne une pancarte abandonnée sur laquelle un message dénonce les violences policières. La manifestat­ion a, dans un premier temps, évolué dans un esprit bon enfant. Mais quelques incidents se sont déroulés en fin de cortège, où se trouvaient« plusieurs personnes portant capuches, cache-nez et lunettes noires, brandissan­t des drapeaux anarchiste­s, et tirant des fumigènes », note l’AFP, précisant que deux gendarmes ont été légèrement blessés à la suite de jets de projectile­s.

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Dans les rangs, partis politiques, associatio­ns et syndicats se mêlent.

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