20 Minutes

Le taxi volant casse la barque

Les premiers Sea Bubbles seront testés cet été sur la Seine

- Fabrice Pouliquen

La date exacte n'est pas encore fixée mais, une chose est sûre, « l'expériment­ation se fera cet été », promet-on dans l'entourage de la maire de Paris. Alain Thébault confirme : « Les Parisiens pourront alors voir les Sea Bubbles de près sur la Seine. » Depuis un an et demi, le navigateur et son associé Anders Bringdal, champion suédois de windsurf, mettent au point ces taxis volant audessus de l'eau. La technologi­e s'inspire de l'Hydroptère, bateau le plus rapide au monde, qui, passé une certaine vitesse, s'élève jusqu'à cinq mètres au-dessus de l'eau grâce à ses ailes immergées. Alain Thébault en est le skipper. Si Anne Hidalgo voit dans ces bulles volantes, silencieus­es et alimentées à 100 % en énergies renouvelab­les, une opportunit­é pour réduire le flux de voitures sur les berges de la Seine, les discussion­s entre les parties prenantes (Voies navigables de France, port autonome de Paris, la brigade fluviale de la préfecture de police…) ne se passent apparemmen­t pas à merveille. Alain Thébault, qui promet que le premier test des Sea Bubbles n'excédera pas quinze jours, se « sent un peu racketté » : « Le port autonome de Paris nous demande 1000 € par jour pour installer notre dock. » La Ville tente de calmer le jeu : « C'est une technologi­e tout à fait nouvelle qui pourrait changer la navigation fluviale sur la Seine. On ne peut pas se précipiter. » Le navigateur rappelle vouloir réserver la première sortie publique de ses « taxis volants » pour Paris – « par patriotism­e et par fidélité à Anne Hidalgo qui nous a très vite soutenus » – alors que de nombreux maires de grandes villes à travers le monde « se sont montrés enthousias­més » par le projet… Son ambition : équiper 50 villes en taxis volants d'ici cinq ans.

« Libérer la vitesse »

Un prototype navigue déjà, « une version basse vitesse, conçue pour Paris, où les déplacemen­ts sur la Seine ne doivent pas excéder 12 ou 18 km/h ». Mais Alain Thébault s'interroge : « Quel sera l'intérêt pour un citadin de prendre un Sea Bubble s'il va moins vite qu'à vélo? » Il planche donc sur une deuxième version, plus rapide. « Le trafic fluvial ne redeviendr­a véritablem­ent crédible que quand on libérera la vitesse. Comme à Londres où il n'y a pas de telles limitation­s. »

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La technologi­e du Sea Bubble est inspirée de celle de l’Hydroptère.

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