Le taxi volant casse la barque
Les premiers Sea Bubbles seront testés cet été sur la Seine
La date exacte n'est pas encore fixée mais, une chose est sûre, « l'expérimentation se fera cet été », promet-on dans l'entourage de la maire de Paris. Alain Thébault confirme : « Les Parisiens pourront alors voir les Sea Bubbles de près sur la Seine. » Depuis un an et demi, le navigateur et son associé Anders Bringdal, champion suédois de windsurf, mettent au point ces taxis volant audessus de l'eau. La technologie s'inspire de l'Hydroptère, bateau le plus rapide au monde, qui, passé une certaine vitesse, s'élève jusqu'à cinq mètres au-dessus de l'eau grâce à ses ailes immergées. Alain Thébault en est le skipper. Si Anne Hidalgo voit dans ces bulles volantes, silencieuses et alimentées à 100 % en énergies renouvelables, une opportunité pour réduire le flux de voitures sur les berges de la Seine, les discussions entre les parties prenantes (Voies navigables de France, port autonome de Paris, la brigade fluviale de la préfecture de police…) ne se passent apparemment pas à merveille. Alain Thébault, qui promet que le premier test des Sea Bubbles n'excédera pas quinze jours, se « sent un peu racketté » : « Le port autonome de Paris nous demande 1000 € par jour pour installer notre dock. » La Ville tente de calmer le jeu : « C'est une technologie tout à fait nouvelle qui pourrait changer la navigation fluviale sur la Seine. On ne peut pas se précipiter. » Le navigateur rappelle vouloir réserver la première sortie publique de ses « taxis volants » pour Paris – « par patriotisme et par fidélité à Anne Hidalgo qui nous a très vite soutenus » – alors que de nombreux maires de grandes villes à travers le monde « se sont montrés enthousiasmés » par le projet… Son ambition : équiper 50 villes en taxis volants d'ici cinq ans.
« Libérer la vitesse »
Un prototype navigue déjà, « une version basse vitesse, conçue pour Paris, où les déplacements sur la Seine ne doivent pas excéder 12 ou 18 km/h ». Mais Alain Thébault s'interroge : « Quel sera l'intérêt pour un citadin de prendre un Sea Bubble s'il va moins vite qu'à vélo? » Il planche donc sur une deuxième version, plus rapide. « Le trafic fluvial ne redeviendra véritablement crédible que quand on libérera la vitesse. Comme à Londres où il n'y a pas de telles limitations. »