Paris Plages ne s’ensable pas
La Mairie ne fera pas appel au sulfureux Lafarge
Un Paris Plages 2017 sans sable. Selon nos informations, la Mairie de Paris a renoncé à se fournir chez son habituel partenaire, Lafarge, devenu indésirable ces derniers temps. Le groupe avait reconnu en mars avoir conclu des « arrangements » avec des groupes armés – notamment et indirectement avec l’Etat Islamique – pour maintenir l’activité d’une cimenterie en Syrie, entre 2013 et 2014. L’entreprise s’était aussi dit prête à construire le mur « anti-clandestins » voulu par Donald Trump entre le Mexique et les Etats-Unis, avant de se raviser.
Une association impossible
« Il y a quelques mois, en voyant que les soupçons sur leur activité en Syrie étaient confirmés, nous avons décidé de ne pas reconduire ce partenariat, indique-t-on à l’hôtel de ville. Nous ne voulons pas être associés à cela, et le mur a confirmé cette position. » Si le groupe Lafarge, sollicité par 20 Minutes, ne confirme pas « cette décision de non-reconduction », la Mairie a toutefois déjà réfléchi à l’avenir de son célèbre événement estival, sans l’entreprise. Selon cette même source de la Mairie, « il n’y aura donc plus de sable » sur les berges de Seine à l’occasion de Paris Plages. « Cette année, nous allons par exemple profiter de l’ouverture du Parc des Rives de Seine pour proposer aux Parisiens des espaces végétalisés, de nombreuses activités sur une durée plus longue. » Les élus qui se battaient pour la fin de ce partenariat s’en réjouissent déjà. C’est le cas de Danielle Simonnet, conseillère de Paris et coordinatrice du Parti de gauche. En septembre, elle avait demandé à Anne Hidalgo de « réfléchir à l’abandon de l’utilisation du sable dans le cadre de l’opération Paris Plages ». Un voeu adopté et désormais effectif. « C’est une bonne chose pour cette bataille menée seule », rappelle-t-elle. Les écologistes se félicitent aussi de cette décision. « Ce partenariat n’était plus tenable, martèle Anne Souyris, coprésidente du groupe écologiste de Paris. Il faut maintenant que ça serve d’exemple pour de prochains partenariats entre la Ville et des entreprises en termes d’éthique environnementale et sociale. »