Pour tenir le haut du pavé
Dominique Duret conduit la dépanneuse de Paris-Roubaix
Après lui, le désert. Depuis dix ans, Dominique Duret est le dernier nettoyeur de ParisRoubaix, qui aura lieu dimanche. Ce Nordiste est le dépanneur des pavés, celui qui passe après la longue file de voitures, motos et vélos pour faire place nette sur le trajet. « Mon boulot consiste à ne rien laisser derrière moi. Je suis la dernière voiture de la course. Derrière moi, il y a la garde républicaine qui ouvre de nouveau la route à la circulation », raconte le quinquagénaire.
Le stress du beau temps
Depuis que Dominique Duret roule sa bosse sur « L’enfer du Nord », seules cinq éditions se sont terminées sans le moindre pépin. Des anecdotes, le Nordiste en a plein la tête, comme ce motard qui avait perdu ses clés dans la boue ou ces coureurs blessés, ramenés dans la dépanneuse, qui devaient maintenir « la jambe allongée sur le tableau de bord », par manque de place dans l’ambulance. Mais son pire souvenir remonte à 2013 : une moto de l’organisation avait dévié de trajectoire et percuté des spectateurs. « Il y a eu des blessés [16] et il avait fallu attendre plusieurs heures avant que les hélicos atterrissent et interviennent. Ça m’a beaucoup marqué », reconnaît Dominique Duret. Vu que l’imprévu fait partie intégrante de la reine des classiques, le pilote, qui couvre aussi le Tour de France avec sa dépanneuse, ne dort jamais beaucoup quelques jours avant le départ de la course. Et le beau temps annoncé pour dimanche n’est pas là pour le rassurer. « Quand il ne fait pas beau, les gens font beaucoup plus attention. Les routes ne sont pas larges et le public, massé sur les routes, n’attend pas. Une fois que les coureurs sont passés, les gens traversent n’importent comment. C’est ça le danger. »