20 Minutes

« Les travailleu­rs sont indispensa­bles à la société »

La candidate de Lutte ouvrière incite les travailleu­rs à imposer leurs intérêts

- Propos recueillis par Laure Cometti

A47 ans, Nathalie Arthaud rempile pour une deuxième campagne présidenti­elle. La candidate de Lutte ouvrière (LO) porte un programme communiste et veut s’adresser à une union de « travailleu­ses et travailleu­rs » allant de l’ouvrier au cadre en passant par l’employé de caisse ou le chauffeur Uber. Elle a répondu aux questions de 20 Minutes.

LO s’adresse aux ouvriers, or, leur part diminue dans la population française et ils se tourneraie­nt majoritair­ement vers l’abstention ou le FN. Quelles conclusion­s en tirez-vous pour votre parti ? La disparitio­n de la classe ouvrière, c’est de l’enfumage pur et simple (...). Je m’adresse à l’ensemble du monde du travail, aux travailleu­rs qui sont conscients de ne pas être maîtres de leur vie, mais aussi à ceux qui font un métier dans lequel ils s’épanouisse­nt. Il y a différents niveaux dans l’exploitati­on, mais personne n’échappe à cette société dominée par les grands groupes. Je suis communiste parce que je pense que ce serait normal qu’on organise notre économie collective­ment.

Salaire minimum à 1 800 € net, gratuité des soins de santé pour tous… Comment financerez vous vos propositio­ns ? Il y a un lien entre les 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres en France et la grande bourgeoisi­e qui prospère : certains s’enrichisse­nt sur le travail des autres. Les travailleu­rs doivent revendique­r ce qui relève de leurs besoins vitaux. L’arme principale, c’est d’aller voir les comptes des entreprise­s. Car il n’y a jamais d’argent pour embaucher, mais il y en a pour verser des dividendes aux actionnair­es. Vous êtes favorable à l’immigratio­n, comme le grand patronat... Cela vous pose-t-il problème ? Le grand patronat sait que les immigrés ont moins de droits et qu’il pourra davantage les exploiter. Il n’a pas de limites : le jour où il n’aura plus d’immigrés à exploiter, ce sera le retour du travail des enfants.

La question qui fâche d’un internaute, Hydre77 : Vos idées, si on les écoute, feraient fuir les riches. Que doit faire la France pour empêcher les riches de s’expatrier en Belgique ou en Suisse ? La fortune des grands bourgeois s’est érigée sur notre travail. Les travailleu­rs sont indispensa­bles à la société. Il faut donc imposer nos intérêts. S’ils veulent faire du chantage, s’ils menacent de réduire des régions entières à la misère, il faut les exproprier.

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Selon la candidate, « la disparitio­n de la classe ouvrière est de l’enfumage ».

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