Les mormons ont leur temple
Le mouvement religieux a ouvert son premier édifice en France métropolitaine
Le 6 avril, les mormons ont ouvert leur premier temple en France métropolitaine, au Chesnay (Yvelines), près du château de Versailles, en présence de Mitt Romney, candidat républicain à la présidentielle américaine de 2012. En attendant sa consécration, le 21 mai, le public est invité à découvrir cette maison du Seigneur* qui a tant fait débat dans le secteur. En 2011, lorsque la Foncière des régions met en vente le terrain d’environ 7 000 m2, auparavant loué par EDF, les mormons – 16 millions de membres dans le monde, dont 38000 en France métropolitaine – sautent sur l’occasion. Mais le projet francilien se heurte très vite à certaines oppositions locales. Quatre recours sont lancés contre l’installation de l’édifice, tous ont été rejetés. Finalement, « le permis de construire a reçu un avis favorable de la part de tous les acteurs concernés », rappelle aujourd’hui la mairie du Chesnay, précisant que « les opposants à la construction du temple sont surtout contre la politique municipale ». Coût de l’opération : 80 millions d’euros provenant du noyau dur de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers jours (SDJ), basée à Salt Lake City (Etats-Unis). Un chiffre ni confirmé ni infirmé par les dirigeants mormons.
« Dérives sectaires »
Les riverains, eux, n’hésitent pas à se manifester. Helen dénonce « les avantages que la mairie accorde aux mormons ». « Toute une contre-allée pour leur service et l’entretien des caméras de surveillance posées à l’extérieur du temple… La mairie en ferait-elle autant pour une petite entreprise? » Selon la retraitée, cette Eglise (née aux Etats-Unis en 1830 à la suite de la publication du Livre de Mormon par son fondateur Joseph Smith), « relève plus d’une secte que d’une religion ». Est-ce le cas ? Tandis que la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ne considère pas les mormons comme une secte, l’Unadfi (Union nationale de défense de la famille et des individus) pointe certaines « dérives sectaires ». « C’est une religion très exigeante et il y a un point d’emprise important sur les fidèles », explique à 20 Minutes, Marie Brilhon, présidente de la section des Yvelines. « Il y a notamment un contrôle de la vie et de la liberté de penser, un embrigadement des enfants et une exigence financière », ajoute-t-elle. En l’occurrence la « dîme », qui oblige les fidèles à reverser 10 % de leur revenu à l’Eglise. Au risque de se priver pour l’assurer, souligne Marie Brilhon. * Visites du 22 avril au 13 mai, sur réservation : https://templeopenhouse.lds.org/.