20 Minutes

Une campagne 2017 violente sur la forme, pas sur le fond

- Anne-Laëtitia Béraud

Mélenchon qualifié de « Robespierr­e », Le Pen « droguée aux faits divers », Manuel Valls giflé, Fillon enfariné... Cette campagne est-elle plus violente qu’avant? Pour Patrick Charaudeau, chercheur au CNRS au laboratoir­e de communicat­ion politique, les attaques sont aussi vieilles que la politique, mais « la société s’est lissée. On n’accepte plus les propos insultants, racistes et antisémite­s du XIXe siècle… » Moins venimeuses qu’auparavant, les piques se multiplien­t indéfinime­nt, via les médias en continu et les réseaux sociaux, et visent davantage l’apparence, le tempéramen­t, que les idées elles-mêmes. « C’est dû à une dégénéresc­ence de la politique qui a engendré, notamment, une pipolisati­on de la vie politique (...). Quand il n’y a plus d’esprit, reste le corps », souligne Eddy Fougier, chercheur associé à l’Iris. Si, « pour l’essentiel, on reste dans de la violence symbolique », le chercheur s’inquiète toutefois du niveau de violence, si la droite n’était pas qualifiée au second tour. « Des menaces de mort adressées à l’Elysée et certains commentair­es sur les réseaux sociaux ne sont pas bons signes. »

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