20 Minutes

Une douce nostalgie pour les produits LucasArts

Une version remasteris­ée de « Full Throttle » rappelle l’âge d’or de LucasArts

- Vincent Julé

«C’est le dernier truc dont je me souvienne, l’odeur épaisse de l’asphalte. » Un souvenir partagé par tous les joueurs de « Full Throttle », son héros biker, ses motos aéroglisse­urs, la musique de Gone Jackals. Ce jeu culte des années 1990, l’un des meilleurs représenta­nts du jeu d’aventure « point’n click » et du studio LucasArts, filiale de Lucasfilm, ressort ce mardi en version remasteris­ée. Mais il n’est pas le seul. « The Secret of Monkey Island », « Sam and Max », « Day of the Tentacle » et « Grim Fandango » ont eu le droit à une suite ou un remake. Hier journalist­e à Micro News et Joystick, aujourd’hui big boss de Canard PC, Jérôme Darnaudet se souvient de la sortie de « Maniac Mansion » ou « Loom ». « C’étaient des jeux très travaillés, et avant tout une claque graphique », se remémore-t-il. « LucasArts est un éditeur à part, raconte Patrick Hellio, auteur de Génération jeu vidéo – Années 80 (bientôt édité par JV) et de L’Histoire du point’n click (bientôt chez Pix’n Love). Au début des années 1980, en pleine folie “Star Wars”, George Lucas se positionne très vite sur le jeu vidéo. La petite équipe sert alors de laboratoir­e à différents défis techniques. » L’interface « point’n click » révolution­ne le genre aventure, jusque-là textuel, et apporte plus d’interactio­ns et d’immersion.

Un vent de folie

Si de jeunes développeu­rs ont rejoint LucasArts, c’est qu’ils étaient fans absolus de « La Guerre des étoiles ». « Sauf que George Lucas les prévient qu’ils ne bosseront pas – pas tout de suite – sur des jeux “Star Wars” ou “Indiana Jones”, explique Patrick Hellio. Ils vont ainsi jouir d’une liberté assez folle, et créer des univers très particulie­rs et très référencés. » « Maniac Mansion » est ainsi un hommage aux comics fantastiqu­es et aux séries Z, de Creepshow à La Petite Boutique des horreurs. Même lorsqu’ils revisitent des univers codifiés (la piraterie dans « Monkey Island », les motards dans « Full Throttle », la mythologie aztèque dans « Grim Fandango »), c’est toujours avec un ton bien à eux. Si LucasArts a été fermé par Disney en 2013, ses développeu­rs sont très suivis par leurs fans. Lorsque Tim Schafer (« Full Throttle », « Grim Fandango ») fait appel à Kickstarte­r pour financer son jeu « Broken Age », il dépasse son objectif initial de 400 000 $ (375 000 €) et obtient… 3,5 millions de dollars (3,2 millions d’euros) !

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Avec la remasteris­ation, on oublie vite les gros pixels de « Full Throttle ».

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