Après l’attentat déjoué, l’accent est mis sur la sécurité dans les bureaux de vote
TERRORISME
C’est un scénario redouté par les services de renseignement qui a été déjoué de justesse. Mardi, deux hommes soupçonnés de fomenter un attentat contre François Fillon ont été interpellés dans le 3e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône). Lors de la perquisition, les enquêteurs ont notamment mis la main sur des armes et des explosifs. A cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle, ces arrestations éclairent un peu plus sur la menace qui pèse sur le scrutin. « Ce n’est pas un hasard si l’état d’urgence a été prolongé jusqu’à la fin de l’élection », note un haut gradé sous couvert d’anonymat.
Véritable casse-tête
Dimanche, quelque 50000 policiers et gendarmes supplémentaires seront mobilisés pour assurer, aux côtés des militaires de l’opération Sentinelle, la sécurité aux abords des bureaux de vote. Mais sécuriser un scrutin est un véritable casse-tête. « La crainte principale n’est pas pour les bureaux des candidats ou des hommes politiques de premier plan, reconnaît une source policière. Ils feront obligatoirement l’objet d’une surveillance accrue. Mais, mathématiquement, il est impossible de protéger avec la même attention les 67 000 bureaux » situés dans des lieux aussi variés que des écoles, des mairies ou des gymnases et les quelque 47 millions d’électeurs qui s’y rendront. « La difficulté de ce genre d’opération, c’est qu’il s’agit de lieux de passage. Il faut être constamment aux aguets », précise cette même source. Autre difficulté, l’article L.61 du Code électoral interdit la présence d’hommes armés dans et à proximité immédiate d’un bureau de vote. Et ce pour prévenir toute pression au moment de voter. Seul le président du bureau, chargé d’assurer la sécurité, peut expressément faire appel à eux en cas de besoin. Mais hors de question d’en abuser, avait prévenu le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bruno Le Roux, dans une directive adressée en février aux maires. Néanmoins, compte tenu du contexte particulièrement tendu de cette campagne, les présidents des bureaux de vote seront en contact téléphonique avec les patrouilles situées à proximité. « Il n’y a pas de risque zéro, mais nous savons gérer les risques et sécuriser des événements, assure le haut gradé. Il ne faut pas inquiéter les électeurs ou les détourner des urnes. »