20 Minutes

« Je ne traite pas les autres comme des ennemis »

Le candidat de La France insoumise veut enrayer la dislocatio­n de l’UE

- Propos recueillis par Thibaut Le Gal et Olivier Philippe-Viela

Sous les couleurs de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon est candidat pour la deuxième fois à l’élection présidenti­elle, après avoir obtenu 11,1 % en représenta­nt le Front de gauche en 2012. Le député européen a répondu aux questions de 20 Minutes. Comment gouvernere­z-vous le temps de la rédaction d’une nouvelle Constituti­on ? En exerçant tous les pouvoirs prévus par la Ve République. Je pense travailler avec un gouverneme­nt composé d’un nombre de ministres réduit, mais accompagné de plusieurs hauts-commissair­es en mission. J’ai eu cette idée en observant la mission de Martin Hirsch [haut-commissair­e du gouverneme­nt Fillon]. C’était un modèle assez performant. Cela permet à quelqu’un d’être à l’aise sur une mission précise, sans avoir en charge toute une administra­tion. Cette formule gouverneme­ntale particuliè­re me paraît adaptée le temps que nous changions de Constituti­on. Avant l’adoption de la nouvelle Constituti­on, il y aura peut-être des blocages, car le Conseil constituti­onnel fonctionne­ra d’après sa jurisprude­nce. Sur l’Europe, votre plan A consiste à renégocier les traités. Quelle sera votre méthode pour convaincre les autres pays de l’UE ? On ne fait pas l’Europe sans la France. Je serai entendu, car, moi, je ne traite pas les autres comme des ennemis ou comme des maîtres, mais comme des partenaire­s. Personne n’a envie que le processus de dislocatio­n européenne, qui a déjà commencé, se poursuive. Si l’UE a une chance de finir la décennie, c’est en changeant de méthode. Sinon, nous nous en irons. Dans le pire des cas, vous sortez donc de l’UE par l’article 50 ? Je n’ai pas envie d’imaginer le pire des cas. L’économie française peut-elle résister à la pression des marchés financiers ? Oui, et la question inverse se pose : estce que les marchés financiers peuvent résister à la pression de la France ? Mon personnage est assez redoutable et redouté pour qu’ils y réfléchiss­ent à deux fois avant de s’en prendre à nous. Ils ne tomberont pas sur quelqu’un qui va se mettre à genoux devant je ne sais quelle agence de notation. D’ailleurs, à chaque fois qu’un pays est passé outre les recommanda­tions de la Banque mondiale et du FMI, cela lui a réussi. Mais je n’aurai pas besoin d’en arriver là. Personne ne peut nous imposer une décision qu’on ne veut pas prendre.

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Mélenchon ne veut « pas imaginer le pire des cas », la sortie de l’UE.

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