20 Minutes

Ils savent cultiver le bonheur entre les pavés

Plus de 1 700 permis de végétalise­r ont déjà été distribués

- Camille Anger

Ils ont le droit de couper, tailler, ou planter toute l’année en plein Paris et ne s’en privent pas. Un an et demi après son lancement, le permis de végétalise­r suscite « un véritable engouement des Parisiens pour jardiner leur ville », confirme Pénélope Komitès, adjointe d’Anne Hidalgo, en charge des espaces verts. Car, derrière une améliorati­on de leur cadre de vie, les détenteurs du permis (1700 à ce jour) sont à la recherche de nouveaux liens sociaux. Fleuriste dans le 11e, Jacky Pacey a commencé à rendre sa ville plus verte dès le début des années 2000, bien avant de signer avec la Ville la charte de fleurissem­ent au pied des arbres, « l’ancêtre du permis de végétalise­r ».

Désormais, les fleurs plantées autour des pieds d’arbre font partie du paysage des habitants du 11e.

Selon Christelle, l’une de ses employées, « il n’a pas toujours reçu de bons retours de la voirie ! » Le quinquagén­aire a même été menacé d’être verbalisé pour plantation illégale dans la rue Faidherbe. A présent, tout le long de cet axe, les fleurs plantées autour des pieds d’arbre font partie du paysage. Une quarantain­e de commerçant­s de l’associatio­n du Village Faidherbe, les écoles et des habitants du quartier contribuen­t à cet embellisse­ment, « pour des journées autour du jardinage ou du fleurissem­ent ». Une initiative soutenue également par l’associatio­n Saint-Bernard dans le cadre de chantiers de quartier avec des adolescent­s : « Après l’achat d’osier à Rungis, les jeunes ont entouré les pieds des arbres entretenus par les commerçant­s. » Fatima passe ses soirées dans le potager urbain situé en face de chez elle, rue de Charenton (12e), pour décompress­er. « Faire le ménage, c’est dur », commente-t-elle discrèteme­nt. Marcel Cerdan, un autre habitant du quartier, aimerait, lui, étendre ce jardin sur une dizaine de mètres supplément­aires. Une solution est recherchée avec la Mairie pour trouver un autre lieu que le cimetière afin de s’approvisio­nner en eau. Ce qui ravirait les enfants de l’école de la rue Wattignies, qui apportent le compost qu’ils fabriquent dans ce jardin. « Aux beaux jours, ils récoltent les pommes de terre. Leur enthousias­me fait plaisir à voir! » conclut-il.

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Marcel et Fatima, à l’oeuvre dans le jardin potager de la rue de Charenton.
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