20 Minutes

J’ai participé au jury de « Top Chef »

Ce mercredi soir, M6 diffuse la finale du concours culinaire entre Franck et Jérémie

- Fabien Randanne

Tout téléspecta­teur de « Top Chef » connaît cette frustratio­n : quand les assiettes réalisées par les candidats tournoient, on les entendrait presque nous narguer : « Contente-toi de goûter avec les yeux. » Quiconque se reconnaîtr­a dans cette descriptio­n comprendra que quand M6 m’a convié au dîner de la finale, avec cinq de mes confrères, je n’ai pas fait la fine bouche. Le 14 janvier 2017, trois mois avant la diffusion télé (ce mercredi à 20 h 50 sur M6), direction l’Hôtel Royal, à Evian (Haute-Savoie), pour l’enregistre­ment de l’épilogue de la saison 8. Un cadre de rêve, encore engourdi par la neige, avec vue sur le lac Léman. Quand j’arrive avec mes confrères en fin d’après-midi, les finalistes (dont on ignore alors qu’il s’agit de Franck et Jérémie) et leurs commis s’activent aux fourneaux depuis plusieurs heures. « Ils ont commencé à 12 h 30, ils ne passent pas une bonne journée. Ils ont 104 couverts à faire en un service », souligne Jean-François Piège, venu répondre aux questions des journalist­es. « Je ne sais pas si les finalistes ont la maturité de se dire : “Qu’est-ce que je peux cuisiner pour plaire à ce public-là?” », s’inquiète Hélène Darroze. 20 h 30. J’entre, avec mes confrères, dans la salle de restaurant. Les autres convives sont dans leur grande majorité des bénévoles de la Croix-Rouge. Marie-Noëlle, secouriste de 44 ans, de Lyon, prend place à notre table : « Il faut que ça me surprenne », prévient-elle en balayant les deux menus. Entre deux coups de fourchette, des journalist­es de l’émission nous demandent nos avis. « On dirait un petit jardin! », s’emballe une consoeur face à une entrée. « Le dressage est grossier », cingle Marie-Noëlle sur un plat. Valentin, Roannais d’une vingtaine d’années, se passionne pour le dispositif du tournage : « C’est millimétré, on voit qu’il faut que ce soit bien organisé pour faciliter le montage. » Ce qui n’évite pas les petits couacs : il a fallu attendre une grosse demiheure pour qu’un des plats soit servi à notre tablée de dix personnes… Manger froid a-t-il une conséquenc­e sur la note? L’accord de confidenti­alité que j’ai signé m’interdit de le dire ici. De même que je ne peux décrire le contenu des assiettes.

Dix points à distribuer

A peine la dernière bouchée du dessert avalée, il faut procéder au vote. Nous disposons chacun de dix points à répartir entre les deux menus. Pour me décider, je repense au conseil de Jean-François Piège : « Quand je ne sais pas, je me dis : “Lequel de ces deux plats servirais-je dans mon resto ou à mes amis ?” » Les deux menus étaient d’un très bon niveau, mais je ne voulais pas les laisser sur une égalité parfaite (la neutralité manque de saveurs). J’attribue donc six points à un menu et quatre à l’autre. Celui qui a eu ma préférence est plébiscité à la quasi-unanimité autour de la table. Avec deux confrères, je vais à la rencontre des chefs. On les informe du menu qui a eu notre préférence. « Je l’avais dit : la victoire se jouera sur l’entrée et le dessert », glisse Jean-François Piège. Je ne connaîtrai le verdict final que ce mercredi soir. J’en salive d’avance.

« La victoire se jouera sur l’entrée et le dessert. » Jean-François Piège

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Des bénévoles de la Croix-Rouge et des journalist­es ont jugé les menus.
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Jérémie (à gauche) et Franck (à droite) s’affrontent en finale.

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