La politique en mode collaboratif
Les nouvelles technologies de la citoyenneté doivent encore convaincre
Jérémie Paret, cofondateur de l’application Stig (voir ci-dessous), est enthousiaste. Il fait partie des jeunes entrepreneurs qui se sont lancés dans les « civic tech ». Ces technologies de la citoyenneté sont des outils de démocratie participative plus engageants au quotidien que le vote classique, comme celui qui aura lieu dimanche prochain. En septembre 2015, d’après un sondage OpinionWay pour 20 Minutes, 74 % des Français estimaient que les idées politiques devaient venir des citoyens. Les civic tech tentent de répondre à cette attente. « On ne touche pas 10 % de la population, mais c’est toujours mieux que dans les réunions publiques ! » lance Eric Hamelin, sociologue urbaniste et chef du projet Carticipe. Créé en 2013, le site Carticipe consulte les habitants sur des plans locaux d’urbanisme que les collectivités veulent mettre en place. Chacun peut enrichir des projets d’aménagements dans son quartier. Malgré les bonnes intentions de Carticipe, « les gens restent dubitatifs », avoue Eric Hamelin.
Mobiliser les élus
A l’heure actuelle, force est de constater que seuls les plus connectés s’approprient ces civic tech. Les trentenaires sont particulièrement actifs sur le réseau local Fluicity (voir ci-dessous), lancé en 2015. A Vernon, dans l’Eure, cela a abouti à la mise en place d’une boîte à livres et d’un mur de street art. L’application Stig, créée un an plus tard, réunit elle aussi une communauté relativement large (11 000 utilisateurs). « On se sent enfin impliqué en dehors des élections classiques », apprécie Benoît, 27 ans et adepte de Stig. Récemment, il a apporté sa contribution à une proposition de monnaie locale complémentaire à Paris. « A l’échelle d’une ville, ce genre d’outil peut vraiment faire bouger les lignes. » Il est en effet plus difficile de mobiliser les élus à l’échelle de la France. Sur Stig, seuls cinq politiques ont créé leur profil pour interagir avec les citoyens. Convaincre les élus du bien-fondé de ces technologies demande de la persévérance, dont sait faire preuve Julie de Pimodan, fondatrice de Fluicity. « On doit expliquer aux élus qu’ils ne vont pas se retrouver avec une révolution locale ! » A croire que le numérique en politique fait peur... Retrouvez l’intégralité de l’article sur www.20minutes.fr/magazine/economie-collaborative