Mbappé, à bras le corps
Contre Dortmund, Monaco comptera sur son jeune prodige
Buteur à l’aller en Allemagne, Kylian Mbappé sera encore l’une des armes de l’AS Monaco, ce mercredi, pour affronter le Borussia Dortmund, en quart de finale retour de Ligue des champions. Au-delà de ses prestations remarquées, ce que dégage l’attaquant de 18 ans – son sourire, sa voix, son regard… – est quelque chose de rare. A partir de vidéos d’interviews posées, de réactions en zone mixte et d’actions sur le terrain, Olga Ciesco, spécialiste du langage corporel, s’est rapidement forgé une opinion. « C’est une bonne graine », résume-t-elle pour 20 Minutes, avant d’entrer dans le détail.
L’humilité. « C’est ce qui m’a le plus frappée. Ça le caractérise vraiment. On peut le voir par une combinaison de différents aspects. Il parle avec une posture légèrement basse qui se retrouve régulièrement dans toutes ses interventions télévisuelles. Il ne se met pas au-dessus des autres. Et puis, il est mobile : quand il parle, il bouge beaucoup les épaules et il y a aussi du mouvement au niveau du visage. Ça veut dire qu’il a des émotions qui le traversent, et qu’il les transmet. Il dit pleinement les choses, il n’esquive pas. »
L’authenticité. « Il a une stature, une colonne vertébrale forte. Il est droit, mais pas rigide. L’ensemble de son corps est bien ancré. On a la sensation qu’on a affaire à quelqu’un de bien équilibré. Ces mouvements d’épaules caractérisent ceux qui communiquent avec beaucoup d’authenticité. Il ne dégage pas de stress, ne donne pas l’impression de choisir ses mots. Il n’y a pas de filtres, il est assez transparent. »
La franchise. « Il regarde la personne à qui il parle, avec des mouvements oculaires directs. Il ne cherche jamais à se cacher, quel que soit le sujet abordé. Il a le regard de quelqu’un qui va bien, ça se voit aux muscles autour de l’oeil qui sont relativement souples et dilatés. Cela donne un regard rieur comme il peut en avoir. En cas de grosse fatigue ou de santé défaillante, ces muscles se contractent et laissent apparaître un regard différent. »
La joie. « On peut voir qu’il sourit beaucoup à [sa] gauche. C’est le côté émotionnel “spontané”, ça veut dire qu’il ressent réellement du plaisir, de la joie. C’est aussi ce que veulent dire ses “langues de délectation”, qu’on voit à plusieurs reprises. »
La psychologie positive. « Il a beaucoup de mouvements de victoire. Il court avec les mains et la bouche ouvertes. Quand il marque, il court les bras vers le haut, la tête vers le haut. Il ne se retient pas, il profite de ce bonheur. Des chercheurs américains sont en train de montrer que plus on fait ce genre de geste, plus on entretient en soi cette biologie de la victoire. Il ne réfléchit pas à tout ça, bien sûr, mais peut-être que, plus il profite pleinement de la victoire, du plaisir de jouer, plus il conserve ces sensations et plus il va réussir. »
« Il ne se retient pas, il profite de ce bonheur. » Olga Ciesco, spécialiste du langage corporel