20 Minutes

La sécurité jugée «inégale»

La Ville déploie des agents, mais pas partout

- Romain Lescurieux

Le déploiemen­t de force sera ciblé. A l’occasion du premier tour de la présidenti­elle, 50 000 policiers et gendarmes supplément­aires seront mobilisés aux côtés des militaires de l’opération Sentinelle pour assurer la sécurité du scrutin. Mais qu’en sera-t-il à l’intérieur des écoles et mairies, transformé­es en bureaux de vote et où, selon le Code électoral, aucun policier armé ne doit être présent ? A Paris, outre les équipes mobiles de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), qui circuleron­t de bureau en bureau, la Mairie a fait appel à 208 agents de sécurité privés qui seront postés, eux, à l’entrée et dans l’enceinte même des bureaux de vote. En tout, 191 d’entre eux – sur un total de 896 – en seront pourvus lors des quatre dimanches de scrutin (présidenti­elle et législativ­es), pour un coût de 263000 €, annonce l’Hôtel de Ville. Toutefois, après l’interpella­tion de deux hommes soupçonnés de fomenter un attentat contre un candidat, des maires d’arrondisse­ment de l’opposition (17e, 9e et 8e) s’insurgent contre cette « inégalité » d’un site à l’autre. Dans le 17e, Brigitte Kuster a fait appel à « une agence privée, car les agents de bureaux ne sont pas là pour assurer la sécurité ». « Chez elle », sur les 67 bureaux ouverts, 22 sont sécurisés par la Ville. Coût de la surveillan­ce pour les 45 autres : 8 000 € par jour de scrutin. « Certes, c’est un coût, mais il est nécessaire un jour où la démocratie va s’exprimer. S’il arrive quelque chose, je ne veux pas me dire : “Si j’avais su”. »

« Schizophré­nie » à droite

La Ville , elle, déplore une « instrument­alisation politique » et rappelle qu’un système de sécurité complément­aire a été mis en place, en concertati­on avec les 20 maires d’arrondisse­ment. «Toutes ont donné leurs sites “sensibles” », d’où la sécurité renforcée dans 191 bureaux. « Cette polémique revient à contester une décision qu’ils ont prise eux-mêmes. Nous ne sommes pas loin de la schizophré­nie. » Du côté de Nathalie Kosciusko-Morizet et de sa formation LR, on pointe « l’irresponsa­bilité de la Ville » : « La Mairie veut faire des économies et ce sont donc aux maires d’arrondisse­ment d’organiser la sécurité. Ce n’est pas normal. »

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Plus de 200 agents de sécurité seront déployés à Paris dimanche.

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