La sécurité jugée «inégale»
La Ville déploie des agents, mais pas partout
Le déploiement de force sera ciblé. A l’occasion du premier tour de la présidentielle, 50 000 policiers et gendarmes supplémentaires seront mobilisés aux côtés des militaires de l’opération Sentinelle pour assurer la sécurité du scrutin. Mais qu’en sera-t-il à l’intérieur des écoles et mairies, transformées en bureaux de vote et où, selon le Code électoral, aucun policier armé ne doit être présent ? A Paris, outre les équipes mobiles de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), qui circuleront de bureau en bureau, la Mairie a fait appel à 208 agents de sécurité privés qui seront postés, eux, à l’entrée et dans l’enceinte même des bureaux de vote. En tout, 191 d’entre eux – sur un total de 896 – en seront pourvus lors des quatre dimanches de scrutin (présidentielle et législatives), pour un coût de 263000 €, annonce l’Hôtel de Ville. Toutefois, après l’interpellation de deux hommes soupçonnés de fomenter un attentat contre un candidat, des maires d’arrondissement de l’opposition (17e, 9e et 8e) s’insurgent contre cette « inégalité » d’un site à l’autre. Dans le 17e, Brigitte Kuster a fait appel à « une agence privée, car les agents de bureaux ne sont pas là pour assurer la sécurité ». « Chez elle », sur les 67 bureaux ouverts, 22 sont sécurisés par la Ville. Coût de la surveillance pour les 45 autres : 8 000 € par jour de scrutin. « Certes, c’est un coût, mais il est nécessaire un jour où la démocratie va s’exprimer. S’il arrive quelque chose, je ne veux pas me dire : “Si j’avais su”. »
« Schizophrénie » à droite
La Ville , elle, déplore une « instrumentalisation politique » et rappelle qu’un système de sécurité complémentaire a été mis en place, en concertation avec les 20 maires d’arrondissement. «Toutes ont donné leurs sites “sensibles” », d’où la sécurité renforcée dans 191 bureaux. « Cette polémique revient à contester une décision qu’ils ont prise eux-mêmes. Nous ne sommes pas loin de la schizophrénie. » Du côté de Nathalie Kosciusko-Morizet et de sa formation LR, on pointe « l’irresponsabilité de la Ville » : « La Mairie veut faire des économies et ce sont donc aux maires d’arrondissement d’organiser la sécurité. Ce n’est pas normal. »