20 Minutes

Sur des terres acquises au FN, des militants d’En marche ! font entendre leur voix

En Moselle-Est, le candidat d’En marche ! est arrivé 3e au premier tour

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Ici, pas de start-up ni d’incubateur ni même de centre de formation des apprentis. Les militants d’En marche! se sont donné rendez-vous, lundi, sur le parking d’un magasin de grande distributi­on, où l’hymne européen tourne en boucle. A Spicheren (Moselle-Est), à quelques centaines de mètres de la frontière allemande, ils manifesten­t en faveur du maintien dans l’Union européenne. Une action forte dans cette ancienne région minière. A Forbach, En marche ! n’est arrivé qu’en troisième position lors du premier tour de la présidenti­elle. Avec 29,65 %, le FN est en tête, loin devant la France insoumise (21,69 %) et le mouvement d’Emmanuel Macron (17,87 %). L’abstention, elle, devance tous les partis : 35,60 % des électeurs ne se sont pas déplacés. « Dans la région, les gens se sentent abandonnés. Un jour, une jeune femme m’a dit qu’elle voulait voter FN parce que le banquier lui avait refusé un prêt pour construire une maison. Ça n’est pas rationnel », déplore Guy Cambianica, membre du comité de macroniste­s de Metz et adjoint au maire. Sous la pluie, Christophe Arend, l’animateur du comité de Forbach, prend le micro devant environ 80 militants : « Humanistes de tous horizons, n’oublions pas qu’aujourd’hui les gens passent la frontière librement et qu’ensemble nous sommes plus forts. »

Des « échanges tendus »

Plus forts, mais pas moins déconfits lorsqu’il faut calmer le jeu lors de distributi­on de tracts. « Au début, il arrive que les échanges soient tendus. Mais dès qu’on leur fait comprendre qu’on est ouverts d’esprit, ça va mieux », explique Umit Yildrim, référent En marche ! à Saint-Avold. « Ça me fait mal de voir que le FN a autant d’influence dans la cité où j’ai grandi », confie-t-il. Sur la place centrale de Stiring-Wendel, la ville voisine, le cortège croise deux seniors en promenade. « Moi, je suis un pauvre ouvrier et je vote FN », s’énerve le passant de 68 ans. « Je ne veux pas entendre parler d’eux. Je suis contre les capitalist­es », renchérit son acolyte. « “Macron, c’est un banquier. Macron est à la solde des Rothschild.” Il faut souvent répondre aux mêmes arguments », indique Véronique, 48 ans, membre du collectif de Metz. « Avant tout, on respecte les opinions de chacun. Là où je travaille, plusieurs personnes m’ont dit qu’elles allaient voter pour Marine Le Pen », glisse Cathy, qui reste très attachée « au concept de bienveilla­nce », souvent employé par Emmanuel Macron.

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Des militants mosellans de Macron marchent pour le maintien dans l’UE.

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