20 Minutes

Derrière la torche humaine, un père de famille de 41 ans

Le CRS a été grièvement blessé lors de la manifestat­ion du 1er-Mai

- Caroline Politi

Un CRS transformé en torche humaine en plein coeur de Paris après avoir été touché par un cocktail Molotov. Ses collègues qui tentent d’éteindre l’incendie tout en se protégeant des flammes et des jets de projectile­s. Ce cliché de l’AFP a fait le tour du monde, du New York Times au quotidien espagnol El País. « On en a presque plus parlé à l’étranger que chez nous. A croire que les violences contre les policiers n’intéressen­t pas grand monde », déplore Loïc Lecouplier, du syndicat Alliance. La scène s’est déroulée en marge de la manifestat­ion du 1er-Mai, lundi, qui avait pourtant commencé dans le calme. Boulevard Beaumarcha­is, des casseurs et des membres des Black Blocs – militants radicaux se réclamant généraleme­nt de la mouvance antifascis­te – descellent des pierres de la façade d’un immeuble pour les jeter sur les forces de l’ordre. D’autres ont rempli, avant de venir, leurs sacs à dos de projectile­s divers. Les policiers répliquent avec des gaz lacrymogèn­es.

« Vous avez vu les images, vous imaginez voir un collègue dans cet état ? » Un collègue du CRS brûlé

Du côté des forces de l’ordre, le bilan est lourd. Six policiers blessés, dont deux grièvement. L’un d’eux est l’homme sur la photo de l’AFP. Brûlé au 3e degré à la main et au cou, au 2e degré sur le bas du visage, ce fonctionna­ire de 41 ans, marié et père d’un enfant, est actuelleme­nt hospitalis­é en chambre stérile à l’hôpital militaire Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). « Il n’a jamais été en urgence vitale comme cela a été dit hier [lundi], mais son état est très grave », précise-t-on dans son entourage. Son équipement ignifugé a protégé le reste de son corps. Décrit par ses collègues comme un homme « très profession­nel » et « très calme », le fonctionna­ire avait intégré la compagnie CRS 51, basée à Saran, près d’Orléans (Loiret), l’an dernier. Il avait déjà près de dix-sept ans d’expérience, notamment au sein de plusieurs unités de police urbaine. « On est sous le choc, assure l’un d’eux. Vous avez vu les images, vous imaginez voir un collègue dans cet état ? » La question d’une reprise de son activité profession­nelle ne devrait pas se poser avant plusieurs mois, selon les médecins. Le ministre de l’Intérieur a promis que ces « actes ne resteraien­t pas impunis ». « Encore faut-il identifier celui qui a lancé le cocktail Molotov », s’exclame Loïc Lecouplier. Cinq hommes ont été interpellé­s lundi et deux d’entre eux ont été placés en garde à vue.

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Le fonctionna­ire a été en partie protégé par son équipement ignifugé.

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