Clermont, la fièvre jaune et bleue
Bien sûr, vous trouverez en Amérique du Sud des fans de foot plus bruyants. En Angleterre, des plus violents. En Allemagne, des plus drôles. Et un peu partout, des plus fanatiques, passionnés… Le supporter de Clermont, qui affronte les Saracens en finale de la Champions Cup samedi, est la synthèse ultime de tout ça.
Ambassadeurs de la lose
Et ceux qui en parlent le mieux, ce sont leurs meilleurs ennemis. « Si on avait perdu autant de finales qu’eux, ça fait peut-être longtemps qu’on aurait mis les clés sous le paillasson et qu’on aurait dit : “Débrouillez-vous sans nous” », assure Georges, de Toulon. Car oui, évoquer l’ASM c’est souvent en revenir aux nombreuses finales perdues (17 fois finaliste, trois titres). Et pourtant, les supporters jaune et bleu sont toujours là, toujours debout. Clermont, c’est ce public qui remplit son stade à chaque match. Celui qui transhume, chaque année, son immense Yellow Army à travers l’Europe. Plutôt que de se laisser mourir de dépression, les Jaunards ont accepté leur sort d’ambassadeur mondial de la lose depuis longtemps. « Cette année, c’est la bonne », répètent-ils à l’envie. Si tout se passe comme prévu, samedi, Clermont devrait à nouveau perdre. Ses supporters vont être horriblement tristes, puis au fond du trou quand ils enchaîneront en Top 14 par un doublé de défaites en finale. Et puis la vie recommencera l’an prochain, en jaune et bleu, comme si de rien n’était. Et tant mieux pour eux, finalement.