Le vert de Macron va déborder
Le nouveau président aura de grands défis à relever, et ce dès le sommet du G7, fin mai
Les accords de Paris et les deux lois sur la transition énergétique et la biodiversité… S’il faut retenir quelque chose du quinquennat de François Hollande en matière d’écologie, ce serait en priorité ces trois outils que laisse le président sortant à son successeur. Pour le reste, c’est assez fade. Emmanuel Macron devra donner une autre saveur à la thématique de l’environnement, que l’on retrouve de manière transversale dans plusieurs dossiers.
Sauver les accords de Paris. Le sommet du G7 se tiendra les 26 et 27 mai. L’avenir des accords de Paris sera forcément sur le tapis. Signés pour conclure la COP 21, ces accords engagent 195 Etats à agir pour limiter la hausse des températures. La France a beaucoup travaillé pour les obtenir. Mais, depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump n’a jamais cessé de les remettre en question. « Il faudra que la France, avec l’Allemagne et la Chine, continue d’assurer un leadership climatique mondial, analyse Pascal Canfin, directeur général de WWF France. La prise de parole d’Emmanuel Macron à ce G7 sera scrutée. »
Faire atterrir Notre-Dame-desLandes. François Hollande s’est débarrassé du dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en organisant un référendum auprès des électeurs de Loire-Atlantique, dont la légitimité a été contestée. « Il n’est pas possible aujourd’hui de continuer à faire Notre-Dame-des-Landes tout en prônant, dans le discours, de grandes politiques environnementales de transition énergétique, de mobilité, de protection agricole », estime le directeur de WWF France. Pour rappel, dans sa campagne, Emmanuel Macron s’est prononcé pour cet aéroport.
Trancher sur le nucléaire. Sur quelles énergies miser ? Pour l’instant, Emmanuel Macron marche dans les pas de son prédécesseur en souhaitant « réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique de 75 % aujourd’hui à 50 % à l’horizon 2025 ». Cet objectif sera difficilement atteignable si des mesures ne sont pas adoptées rapidement. « On a pris beaucoup de retard depuis 2012, observe Pascal Canfin. Aucune centrale n’a été fermée lors du précédent quinquennat. La priorité aujourd’hui n’est plus tant de savoir si nous arriverons à atteindre le cap fixé pour 2025. Elle est bien plus de mettre en oeuvre, concrètement, cette transition énergétique. »