La marche à Paris, c’est le pied depuis Haussmann
L’urbanisme de la capitale est propice aux pratiques piétonnes
Si, depuis septembre, la piétonnisation des voies sur berges de la rive droite de la Seine n’en finit pas de faire parler d’elle, « Paris Haussmann, modèle de ville », la nouvelle exposition du Pavillon de l’Arsenal (4e), devrait mettre tout le monde d’accord sur un point : le fort indice de « marchabilité » de la capitale. Pour cette exposition, les commissaires scientifiques ont pris pour échelle un périmètre marchable de 400 m et se sont intéressés aux différents accès offerts à un piéton : « La part du linéaire de voirie, d’espace public, de services accessibles [équipements, commerces, transports], la taille moyenne des îlots, le nombre d’intersections… », liste Franck Boutté. Et, en comparant Paris aux autres grandes villes de plus d’un million d’habitants dans le monde, on s’aperçoit que l’urbanisme parisien, bien que très dense (21 000 habitants au km2) est pourtant « propice aux pratiques piétonnes, de courte distance » grâce à « son nombre élevé de noeuds de connexion ». En l’occurrence, 210 intersections au m2 contre 83 pour Barcelone ou encore 126 pour Moscou. Quant au nombre de services accessibles dans le périmètre de 400 m, Paris en compte 175. A Londres et Berlin, ils sont au nombre de 95.
En tête des villes d’Europe
Enfin, dans l’ouvrage de l’exposition, on apprend que Paris intra-muros est la première ville d’Europe (de plus d’un million d’habitants) en matière de mobilité piétonne : 53 % des déplacements s’y font effectivement à pied, selon une étude menée sur dix villes par Systematica & Arup, en 2015 (elle était de 47 % en 2008). La part des déplacements en voiture est de 10 % contre 35 % en transports publics. « Pourtant, on se plaint beaucoup de la voiture », sourit Franck Boutté. Il ne reste plus qu’à voir si la piétonnisation des voies sur berge et le soutien apporté par Arnold Schwarzenegger à Anne Hidalgo en septembre (« Tenez bon ! ») feront changer ces ratios dans les années à venir.