Paris et Saint-Denis se passent l’anneau
La capitale et la banlieue ont voulu gommer leur clivage au travers d’une course, dimanche
«Les Jeux, on les veut ! » Sur le parvis de l’hôtel de Ville de Paris dimanche matin, difficile de ne pas les entendre. Huit mille coureurs se sont donné rendez-vous, tee-shirt jaune fluo sur les épaules, pour défendre la candidature de Paris aux JO 2024. Direction Saint-Denis pour une course de 10 km inédite organisée (aussi) dans le cadre du Grand Paris, qui a fait passer plusieurs milliers de concurrents de la place de la République au canal Saint-Martin, de La Villette aux abords du Millénaire. Mais suffira-t-il d’une course pour réconcilier Paris et sa proche banlieue ? L’événement démarre un peu dans la pagaille, les horaires de départ annoncés n’ayant pas été respectés. Sur les six premiers kilomètres, ça se promène dans les rues de Paris, le tout sous la clameur de quelques badauds. L’arrivée, elle, était digne des plus grands dans l’enceinte même du Stade de France.
« Une portée symbolique »
Avec cette épreuve, première du nom, Paris et Saint-Denis ne semblent faire qu’un. Dina, mère de famille, est ravie de cette initiative, qui espère-t-elle, « changera les choses » et montrera que Paris et sa banlieue sont capables d’accueillir les Jeux olympiques. « La candidature, c’est Paris mais aussi la Seine-Saint-Denis. L’idée, si Paris obtient les Jeux le 13 septembre, est que cette course devienne pérenne, et ce jusqu’en 2024 », espère Laurent Russier, maire (Front de gauche) de Saint-Denis. Muriel Hurtis, championne d’athlétisme et spécialiste des 100 m, 200 m et 400 m, emboîte le pas de Laurent Russier. « La course du Grand Paris a pour but de créer un lien entre Paris et Saint-Denis et qu’il n’y ait pas de clivages entre les deux villes. La course a une portée symbolique. Elle a permis au plus grand nombre de découvrir des lieux inédits (...). Il faut qu’il y ait d’autres éditions. » Que Paris décroche les Jeux à la rentrée, ou pas. Pour sûr, Parisiens et Dionysiens sont prêts à signer pour une nouvelle édition en 2018.