La Mairie réagit à la pétition
Des femmes se plaignent de l’insécurité à La Chapelle-Pajol
Une pétition, mise en ligne vendredi et déjà signée par plus de 16 000 personnes, dénonce des conditions de vie devenues particulièrement pesantes pour les femmes du quartier de La Chapelle-Pajol (18e). Insultes à répétition dans « toutes les langues », vols à la tire, alcoolisme sur la voie publique… La situation se serait aggravée ces derniers mois, d’après des habitantes citées par Le Parisien. Selon les deux associations à l’origine de la pétition, SOS La Chapelle et Demain La Chapelle, tous les après-midi, les trottoirs aux abords du métro se remplissent de jeunes hommes, trafiquant parfois cigarettes, drogue ou faux papiers. Les rues « sont abandonnées aux seuls hommes : plus une femme dans les cafés, comme La Royale ou Le Cyclone. Pas un enfant dans le square Louise-de-Marillac. Certaines d’entre nous se terrent chez elles », écrivent les auteurs de la pétition. La maire de Paris et la préfecture de police ont reconnu dès vendredi des dysfonctionnements « depuis plusieurs semaines ». « Des situations de harcèlement de rue à l’égard des femmes y ont été constatées, a indiqué, dans un communiqué, Anne Hidalgo. Si les femmes ne sont pas “interdites” de circuler, il existe bel et bien un fort sentiment d’insécurité. » Au mois de janvier, la préfecture avait renforcé la présence policière dans le quartier. En multipliant les interpellations, notamment de vendeurs à la sauvette, les forces de l’ordre cherchent à désengorger ces rues. Dans un communiqué publié vendredi, le préfet de police, Michel Delpuech, a promis « des actions renforcées et ciblées de contrôles des commerces ».
La question des migrants
Mais la réponse ne saurait être uniquement sécuritaire. Sans les viser nommément, la question des migrants apparaît en filigrane de la pétition, si bien que des associations dénoncent un racisme sous-jacent, qui lie insécurité et migrants. Ces derniers sont encore nombreux à vivre dans la rue, dans un dénuement total, notamment près de la halle Pajol. Pour éviter que de nouveaux camps se forment, l’espace sous le métro aérien a été grillagé. Les trottoirs sont trop étroits pour circuler, les passants envahissent la chaussée…