20 Minutes

La Mairie réagit à la pétition

Des femmes se plaignent de l’insécurité à La Chapelle-Pajol

- Caroline Politi

Une pétition, mise en ligne vendredi et déjà signée par plus de 16 000 personnes, dénonce des conditions de vie devenues particuliè­rement pesantes pour les femmes du quartier de La Chapelle-Pajol (18e). Insultes à répétition dans « toutes les langues », vols à la tire, alcoolisme sur la voie publique… La situation se serait aggravée ces derniers mois, d’après des habitantes citées par Le Parisien. Selon les deux associatio­ns à l’origine de la pétition, SOS La Chapelle et Demain La Chapelle, tous les après-midi, les trottoirs aux abords du métro se remplissen­t de jeunes hommes, trafiquant parfois cigarettes, drogue ou faux papiers. Les rues « sont abandonnée­s aux seuls hommes : plus une femme dans les cafés, comme La Royale ou Le Cyclone. Pas un enfant dans le square Louise-de-Marillac. Certaines d’entre nous se terrent chez elles », écrivent les auteurs de la pétition. La maire de Paris et la préfecture de police ont reconnu dès vendredi des dysfonctio­nnements « depuis plusieurs semaines ». « Des situations de harcèlemen­t de rue à l’égard des femmes y ont été constatées, a indiqué, dans un communiqué, Anne Hidalgo. Si les femmes ne sont pas “interdites” de circuler, il existe bel et bien un fort sentiment d’insécurité. » Au mois de janvier, la préfecture avait renforcé la présence policière dans le quartier. En multiplian­t les interpella­tions, notamment de vendeurs à la sauvette, les forces de l’ordre cherchent à désengorge­r ces rues. Dans un communiqué publié vendredi, le préfet de police, Michel Delpuech, a promis « des actions renforcées et ciblées de contrôles des commerces ».

La question des migrants

Mais la réponse ne saurait être uniquement sécuritair­e. Sans les viser nommément, la question des migrants apparaît en filigrane de la pétition, si bien que des associatio­ns dénoncent un racisme sous-jacent, qui lie insécurité et migrants. Ces derniers sont encore nombreux à vivre dans la rue, dans un dénuement total, notamment près de la halle Pajol. Pour éviter que de nouveaux camps se forment, l’espace sous le métro aérien a été grillagé. Les trottoirs sont trop étroits pour circuler, les passants envahissen­t la chaussée…

 ??  ?? A la porte de La Chapelle, après l’évacuation d’un camp de migrants.
A la porte de La Chapelle, après l’évacuation d’un camp de migrants.

Newspapers in French

Newspapers from France